Cannabis : un enfant hospitalisé après avoir mangé des biscuits ressemblant à des Oreo

Deux biscuits avec 500 mg de THC. Le garçon est de retour à la maison et il se porte bien.
On ne croit pas qu’il risque de connaître des problèmes de santé à long terme à la suite de sa mésaventure.

Radio-Canada

2021-05-11 | Mis à jour le 12 mai 2021

La mère d’un enfant hospitalisé au Nouveau-Brunswick après avoir mangé des
biscuits au cannabis qu’il avait pris pour des Oreo réclame un meilleur
contrôle de l'empaquetage de ces produits.

Tobi Russo, de la communauté autochtone de Natoaganeg, près de Miramichi,
raconte que son plus jeune fils, Moises, lui a dit samedi matin qu’il ne
sentait pas bien. Les pupilles du garçon étaient dilatées et il avait des
palpitations, selon elle.

Mme Russo affirme que son fils lui a dit qu’il avait mangé des biscuits et
qu’elle lui a demandé de lui montrer l’emballage.

Elle dit avoir été renversée en constatant que cet emballage ressemblait de
façon frappante à celui de biscuits de marque Oreo, avec des couleurs
similaires et l’image d’un biscuit au chocolat et crème sur un fond
d'éclaboussure de crème.

Il s’agissait en fait de biscuits de marque Stoneo de l’entreprise Dabisco.
Ce produit n'est pas légal au Nouveau-Brunswick. Il contient, selon l’emballage,
500 mg de THC. À titre de comparaison, les produits comestibles légaux
vendus par la société Cannabis NB contiennent généralement de 2,5 à 10 mg de
THC.

Moises avait mangé les deux biscuits contenus dans le sachet.

Alarmée, sa mère a appelé un service antipoison et une ambulance. Son fils a
été transporté à l’hôpital de Miramichi où il a reçu un diagnostic de
surdose. Il est demeuré à l’hôpital pendant 24 heures.

Le garçon est de retour à la maison et il se porte bien. On ne croit pas qu’il
risque de connaître des problèmes de santé à long terme à la suite de sa
mésaventure. Mais sa mère reste ébranlée.

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inquiets

D’où proviennent ces biscuits?

Tobi Russo assure qu’elle ne sait pas comment les biscuits Stoneo ont abouti
dans sa maison. Ancienne conseillère en toxicomanie, elle dit qu’elle ne
consomme pas d’alcool ni de drogues. Elle dit qu’elle aurait détruit les
biscuits si elle avait su qu’ils étaient chez elle.

La maisonnée comprend des adultes et quatre enfants, dont des adolescents,
et des amis y vont parfois. Mme Russo souligne qu’elle ne veut pas lancer
une chasse aux sorcières dans sa maison ni dans sa communauté. Elle
reconnaît qu’en tant que mère, elle est responsable pour tout ce qui entre
dans sa maison.

Mme Russo en veut plutôt aux entreprises qui semblent cibler les enfants à l’aide
d’emballage qui ressemblent dangereusement à ceux de produits qu’ils aiment.

Les biscuits Stoneo vendus en ligne au Canada, notamment sur le site
Internet Weed Deals. Il existe des bonbons gommeux Stoner Patch Kidz qui
ressemblent aux bonbons Sour Patch Kids et plusieurs autres produits. Ils
ressemblent tous à des produits bien établis et connus des enfants.

Une appropriation indue, selon le fabricant des Oreo

Les entreprises devraient être tenues responsables de ne pas rendre leurs
produits de cannabis si attirants aux yeux des enfants, estime Tobi Russo.

L’entreprise Weed Deals n’a pas répondu à une demande d’entrevue.

Toutefois, l’entreprise Mondelez International, propriétaire de la marque
Oreo, dit prendre au sérieux l’appropriation indue de cette marque et de son
emballage et qu’elle prendra les mesures nécessaires pour protéger les
consommateurs.

Dans ce cas, souligne Mondelez International, l’appropriation indue de sa
marque et de son emballage dans le but de vendre des produits contenant du
THC est particulièrement troublante parce que ce design peut être plus
attirant pour les enfants.

Mondelez International précise qu’elle a déjà signalé des cas d’appropriation
indue à plusieurs agences dans le monde et qu’elle envisage fortement de
défendre sa marque et d’empêcher des tiers de s’en servir pour vendre des
produits non réglementés. L’entreprise ajoute que ses propres produits sont
sécuritaires.

Un magasin de Natoaganeg abandonne ce genre de produits

La société Cannabis NB est le seul détaillant de cannabis autorisé au
Nouveau-Brunswick. Des chefs autochtones ont soutenu que leurs communautés n’ont
pas été consultées avant l’adoption de la loi et qu’elles ont le droit de
vendre du cannabis sur leur territoire.

La législation du fédéral en la matière doit être révisée cet automne, trois
ans après son entrée en vigueur, ce qui donnera une occasion aux communautés
des Premières Nations de s’entendre avec Ottawa pour vendre légalement du
cannabis.

Cannabis NB ne vend pas les biscuits Stoneo ni tout autre produit non
conforme aux normes de contrôle de la qualité et aux lignes directrices de
Santé Canada, notamment celles sur l’emballage et les taux de THC.

Ces produits sont toutefois disponibles en ligne et dans des magasins dans
la province, dont certains se trouvent dans les communautés autochtones.

Le copropriétaire d’un magasin de cannabis dans la communauté de Natoaganeg
(aussi connue sous le nom d’Eel Ground) a annoncé lundi soir sur sa page
Facebook qu’il renonce à vendre tout produit imitant des marques établies.
Il réagissait à la surdose accidentelle du jeune Moises.

Ce magasin nommé Lefty's Canna ne vendait pas de biscuits Stoneo. Le
copropriétaire Devin Ward affirme dans sa publication que les détaillants
ont la responsabilité de prévenir des accidents comme celui-là.

Plusieurs familles gèrent le magasin Lefty's, elles ont des enfants et
comprennent cette malheureuse situation, souligne M. Ward.

Il ajoute dans sa publication que le magasin ne peut convaincre un fabricant
de modifier sa stratégie de mise en marché, mais qu’il peut faire une
différence en cessant de vendre ces produits.

Durant une entrevue accordée lundi soir, Devin Ward, père de deux garçons, a
dit être touché par l’hospitalisation de Moises. L’un de ses fils,
souligne-t-il, a le même âge que Moises et les deux garçons ont fréquenté la
garderie ensemble il y a quelques années.

La santé publique consulte Santé Canada

La santé publique du Nouveau-Brunswick n’était pas au courant de ces
emballages et elle compte en discuter avec le ministère de la Santé du
Canada, indique le porte-parole du gouvernement du Nouveau-Brunswick, Bruce
Macfarlane, dans un courriel.

M. Macfarlane souligne que les gens peuvent communiquer leurs préoccupations
à Santé Canada par l’entremise du site web de ce ministère.

Santé Canada a confirmé lundi qu'elle se pencherait sur le sujet.

Une députée félicite Tobi Russo

La députée de Miramichi, Michelle Conroy, de l’Alliance des gens, connaît
Mme Russo et Moises.

Michelle Conroy dit être horrifiée par ce qui est arrivé au garçon. Elle dit
être grandement préoccupée par le fait que des entreprises peuvent de toute
évidence cibler des enfants dans leur mise en marché de produits destinés
aux adultes.

Mme Conroy félicite Mme Russo pour avoir dénoncé publiquement la situation.
Elle estime que son geste de bravoure fait en sorte que bien des gens sont
maintenant sensibilisés à cette question.

La députée dit souhaiter des règles plus strictes en matière d’emballage de
ces produits comme celles qui encadre les produits du tabac et qu’elle
compte examiner davantage la question.

D’après un reportage de Marie Sutherland, de CBC

Commentaires

500 mg de THC. Et le garçon se porte bien !

Un des bienfaits du cannabis c'est qu'il n'a pas de dose mortelle pour l'humain !

Les effets indésirables pour une minorité sont temporaires, il suffit de laisser passer le temps.
Il n'a pas eu besoin d'intubation.
Est-ce qu'ils ont eu besoin d'un médicament contre les palpitations ? Du CBD ?
Est-ce que les effets de 500 mg de THC ont eu une durée de 24 heures sur ce jeune enfant de 7 ans ?

Est-ce que ça lui a donné le gout ou une leçon ?
C'est l'addiction au sucre/sel qui l'a poussé à consommer ces biscuits* ?
(Le sucre* est un super aliment pour activer le circuit de dépendance. Consommer du sucre provoque la libération d'endorphines, des neurotransmetteurs qui procurent une atténuation de la douleur et une sensation de plaisir.)

Un effet pervers de ce très rare évènement c'est qu'il fait de la publicité pour les fabricants de comestibles.

« Ce sont les ingestions de médicament qui compte pour 49% des intoxications accidentelles d'enfants. »
Surprenant qu'avec 49% des ingestions accidentelles de médocs et les médias n'en parle pas ?
Moins payant en click qu'UN enfant ou UN animal pour le cannabis.

«L’ingestion de médicaments compte pour 49 % des cas d’intoxication; l’acétaminophène, les médicaments contre l’anxiété, les antidépresseurs et les médicaments contre le rhume et la grippe,15 sont en tête de liste.»

«Problème: Multiples incidents d'intoxication par l'acétaminophène chez de jeunes enfants dus à une exposition involontaire à des comprimés d'acétaminophène faciles à avaler pour adultes. Une surdose d'acétaminophène entraîne un risque élevé de dommages au foie.»

* Biscuit Oréo:
Farine de blé, Sucre, Huile de palme modifiée, Huile végétale, Cacao, Glucose-Fructose, Amidons de blé et de maïs, Sel, Lécithine de soja, Bicarbonate de sodium, Hydrogénocarbonate d'Ammonium, Chocolat non sucré, Arôme artificiel.

* Sucre: La consommation de sucre contribue au développement des maladies cardiaques, le diabète ou les cancers, qui sont responsables de la mort de 35 millions de personnes chaque année dans le monde, soit davantage que les maladies infectieuses.

Alors que les entreprises alimentaires ont en horreur le mot "dépendance" en référence à leurs produits, les scientifiques ont découvert que le sucre est plus addictif que la cocaïne. Chez les rats.
https://www.masantenaturelle.com/chroniques/nouvelle/nouvelle_sucre_addi...

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