Plus de 30 % de la production de cannabis
Le Nouvelliste, 15 février 2008
Par Claude Savary
Plus de 30 % de la production de cannabis au Québec a été réalisée en Mauricie et au Centre-du-Québec en 2006 et 2007. Avec des saisies totalisant plus de 775 000 plants, ces deux régions regroupées pour les fins d'analyse par la Sûreté du Québec arrivent bonnes premières au Québec.
C'est ce qu'a révélé Ghislain Cossette du module du crime organisé du Bureau régional d'enquêtes de la SQ, dans le cadre des représentations sur sentence de l'homme d'affaires Mario Laplante qui a été reconnu coupable le 18 janvier dernier de huit chefs d'accusation en matière de production de stupéfiants.
Cet enquêteur a de plus indiqué que c'est sur le territoire de la MRC Nicolet-Yamaska que les mariculteurs étaient les plus productifs avec 62 666 plants saisis, suivie de la MRC de Bécancour avec 38 397 plants et la MRC d'Arthabaska avec 26 011 plants.
Selon Suzanne De La Rochelière, experte en drogues à la SQ, les 9801 plants saisis dans les différents lieux de production gérés par l'accusé représentaient un potentiel de revenus de 27 millions $. Devant Me René Duval, l'avocat de Mario Laplante, qui semblait dubitatif devant les chiffres avancés, Mme De La Rochelière a précisé qu'elle attribuait une valeur de 2000 $ à chaque plant, qu'il soit mature ou au stade de bouture.
Elle a ajouté qu'en 2008, cette valeur pouvait facilement être estimée à 3000 $ par plant.
Elle par ailleurs souligné que la méthode d'extraction à froid du cannabis, telle que pratiquée dans les lieux de production gérés par l'accusé, était en plus répandue, car elle donnait un produit davantage biologique du fait qu'aucun solvant n'est utilisé dans ce procédé.
Ce témoin expert a par ailleurs indiqué que les installations organisées par l'accusé étaient artisanales mais d'une grande efficacité notamment dans le développement des boutures.
Selon elle, ces boutures cultivées en grande quantité étaient destinées à la production en extérieur.
Mme De La Rochelière a évalué qu'il y avait eu possiblement trois récoltes avant que la police ne frappe un grand coup le 25 mai 2007.
Même si la preuve présentée par Me Marie-Ève Paquet, la procureure aux poursuites criminelles et pénales chargée du dossier, ne relie pas Mario Laplante à une organisation criminelle, Mme De La Rochelière a souligné qu'il était impossible de vendre toute cette production sans le concours d'organisations criminelles comme les motards, les clans asiatiques, et des groupes criminalisés d'Ontario.
«Il faut de tels contacts sinon la personne va connaître de sérieux problèmes», a donné à entendre le témoin.
Enfin, cet expert a déclaré qu'on ne pouvait plus considérer le cannabis comme une drogue douce en raison de la qualité et de la concentration qu'on obtient maintenant en comparaison des années 70.
Faute de temps pour conclure hier, la suite des plaidoiries sur sentence se fera mardi prochain devant le juge Jacques Trudel.
Notre ex-candidat, Daniel Blackburn, serait content et fier de savoir cela !
Y a-t-il quelqu'un qui aurait des nouvelles ?
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