Légalisation du cannabis : l'exemple des marchés licites et illicites du Canada

Les marchés du cannabis québécois, qu’ils soient légaux ou illégaux, semblent avoir de beaux jours devant eux

April 25, 2021 12.36pm EDT •Updated April 26, 2021 3.41am EDT

Pour Emmanuel Macron, « la drogue a besoin d’un coup de frein, pas d’un coup de pub ». Dans une interview accordée au journal Le Figaro le 18 avril 2021, le président de la République montre son opposition à la légalisation du cannabis. Si en France la législation concernant les usages de drogues est extrêmement prohibitive, ce n’est pas le cas de tous les pays.

Au Canada, par exemple, la situation est tout autre. Depuis 2018, les adultes sont autorisés à acheter et détenir jusqu’à 30 grammes de cannabis produit sous licence, vendu dans les boutiques de la Société québécoise du cannabis (SQDC).

Dans un contexte national où les débats sur la légalisation du cannabis sont d’actualité, il peut être bon d’aller observer les effets de cette légalisation dans un pays où elle est déjà appliquée.

Provinces et âge légal
Le Canada étant un état fédéral, les provinces ont eu certaines marges de liberté pour ajuster l’organisation concrète de la légalisation : par exemple, il faut avoir au minimum 21 ans pour acheter légalement du cannabis au Québec, alors que dans le reste du Canada, l’âge légal est fixé à 18 ans.

Le cannabis est, en France comme au Canada, un produit très consommé, avec des niveaux d’usage parmi les plus élevés au monde, surtout chez les jeunes. Selon l’Institut National de Santé publique du Québec, 44,5 % de la population jeune et adulte a déjà expérimenté le cannabis au moins une fois dans sa vie, et jusqu’à un tiers des jeunes du secondaire sont des consommateurs réguliers. À titre comparatif, les niveaux de consommation de cannabis au Canada sont proches des niveaux de consommation français, où 44,8 % des adultes âgés de 18 à 64 ans ont déjà consommé du cannabis au cours de leur vie, selon l’Observatoire français des drogues et toxicomanies, avec là encore une forte prévalence chez les jeunes.

L’objectif de la légalisation du cannabis promise par le premier ministre Justin Trudeau était de restreindre l’accès des jeunes à ce produit, de permettre une meilleure santé publique, de réduire le coût du système pénal et les activités criminelles.

En 2012, le marché noir du cannabis canadien était évalué à 6,2 milliards de dollars canadiens, soit environ 3,98 milliards d’euros. Le cannabis était de plus en plus accessible financièrement, ce qui contribuait à augmenter l’offre et à stimuler la demande tout en alimentant les réseaux criminels. Les prix du cannabis vendu par la SQDC ne devaient donc pas être trop élevés pour ne pas rediriger vers les marchés illicites, sans être non plus trop faibles pour ne pas motiver les consommations. L’organisme national Statistique Canada avait diffusé un sondage en janvier 2018 pour connaître le prix moyen d’un gramme de cannabis sur le marché noir, auquel 15 000 Canadiens avaient participé, d’après Radio Canada.

Contrairement à ce qu’annonçaient les détracteurs de la légalisation, on a pu constater que les consommations de cannabis n’ont pas explosé et le nombre d’accidents de la route liés aux usages d’herbe ou de résine n’a pas augmenté, comme démontré par Statistique Canada. Cependant, les consommateurs sont encore nombreux à passer par le marché noir, malgré les efforts mis en place pour dissuader les recours aux trafics illicites.

Pourquoi les usagers continuent-ils à acheter du cannabis de manière illégale ? C’est une des questions posées dans cette thèse en sociologie, qui compare les trajectoires de consommatrices et consommateurs de drogues insérés socialement, à Bordeaux et Montréal. Les résultats ici mobilisés s’appuient sur des entretiens réalisés avec 19 femmes et 8 hommes consommateurs de cannabis et d’autres drogues, insérés socialement et vivant à Montréal. L’objectif est d’illustrer le débat à partir du cas précis montréalais, sans généralisation abusive.

Des tarifs plus concurrentiels
Depuis plusieurs années, le marché illicite du cannabis à Montréal a mis en place une offre très professionnalisée. Avec cette offre, les dealers proposent plusieurs variétés de cannabis avec des tarifs dégressifs en fonction de la quantité achetée. Contrairement aux prix des filiales de la SQDC qui restent fixes. Ces prix fixes sont très critiqués par les interrogés.

Les prix sur le marché noir sont aussi moins élevés. Debby, 19 ans, étudiante en cinéma, explique que sur le marché licite, elle paye en moyenne 25 dollars canadiens pour trois grammes, alors que sur le marché illicite, ces trois grammes lui coûtent 10 dollars. Son dealer, qu’elle connaît depuis longtemps, pratique aussi des promotions, avec « 5 grammes offerts pour 10 grammes achetés », ce que la SQDC ne propose pas. Pour cette jeune femme qui fume quotidiennement et ne dispose pas de beaucoup d’argent, les tarifs dégressifs et moins élevés proposés sur le marché noir constituent un argument de poids.

Également, plusieurs interrogés mettent en avant une qualité décevante à la SQDC, ainsi que des problèmes sur la présentation des produits, vendus dans des emballages opaques ne permettant pas aux consommateurs de voir ce qu’ils achètent, et les quantités. Sofian, 25 ans, consultant en développement économique, interrogé au cours d’un entretien, affirme ainsi qu’« une fois quand j’ai ouvert il n’y avait clairement pas les 3,5 grammes indiqués, il manquait 0,5 gramme. Vu les tarifs, je ne peux pas me permettre ça. »

Un marché noir plus confortable
Le marché illicite n’est pas seulement moins cher, il est aussi, semble-t-il, moins contraignant. Le marché noir propose des livraisons quasiment en continu quand la SQDC est ouverte du lundi au vendredi de 9 heures à 21 heures, et le week-end de 9 heures à 17 heures. Il est possible de se faire livrer du Cannabis par la SQDC, mais il faut attendre plusieurs jours pour recevoir son colis, contre une livraison dans la journée sur le marché noir.

Les déplacements jusqu’aux filiales de la SQDC sont parfois décrits comme contraignants par les usagers. Ils déplorent aussi le fait que la SQDC vérifie les cartes d’identité de ses clients à l’entrée des magasins, alors que les contrôles sont moins stricts pour les magasins de la Société d’Alcool du Québec (SAQ).

Également, la SQDC a parfois été en rupture de stock sur certaines variétés de cannabis très demandées, et les files d’attente peuvent être longues les jours d’affluence. Plusieurs interrogés expliquent donc qu’il est plus simple et plus pratique pour eux de se faire livrer leur cannabis via le marché noir.

D’autres interrogés ne se font pas livrer leur cannabis, mais passent par des amis qui se chargent de commander l’herbe ou la résine sur le marché illicite. Faire des achats groupés entre amis permet plusieurs avantages : bénéficier de tarifs dégressifs, mais aussi passer un moment « convivial », pour reprendre les propos de Fleur, 24 ans, serveuse dans un café, rencontrée chez elle pendant une heure, quand le déplacement dans un magasin de la SQDC est vécu comme pénible.

Enfin, certains consommateurs refusent par principe d’acheter sur le marché licite, mettant en avant des arguments idéologiques liées à la vente étatique et aux sanctions pesant toujours sur les dealers. C’est le cas d’Amanda, 23 ans, animatrice en centre-périscolaire, qui explique par téléphone qu’elle refuse d’acheter « au gouvernement » : « Tant que les gens qui ont été emprisonnés pour possession de cannabis n’ont pas été libérés, tant qu’on n’efface pas leur dossier criminel, c’est de l’hypocrisie. »

Beaucoup d’interrogés critiquent aussi l’aspect peu écologique des nombreux emballages en plastique non-réutilisables utilisés par la SQDC. Cette dernière justifie ces emballages par la nécessité de protéger les produits vendus de toute altération, mais pour les consommateurs, cela n’empêche pas de les réutiliser ou de proposer un système de recyclage.

Des achats à la fois sur les marchés licites et illicites
In fine, la plupart des interrogés déclarent se fournir à la fois sur le marché licite et illicite. Les usagers apprécient la possibilité, dans les magasins de la SQDC, de connaître les taux de THC des variétés de cannabis et de pouvoir être conseillés par les vendeurs. Certains consommateurs rencontrés mettent aussi en avant un autre argument idéologique, allant cette fois par principe en faveur du marché licite : June, 28 ans, chargée de projet numérique, consommatrice quotidienne de cannabis ayant accepté de participer à la recherche, explique ainsi qu’« on a voulu la légalisation, maintenant il faut acheter sur le marché licite, il faut soutenir ça ».

Les marchés du cannabis québécois, qu’ils soient légaux ou illégaux, semblent avoir de beaux jours devant eux : les magasins de la SQDC sont ainsi restés ouverts durant les confinements au Québec, tandis que de nombreux commerces jugés moins essentiels fermaient leurs portes, et l’usage récréatif du cannabis au Canada a considérablement augmenté depuis le début de la crise sanitaire.

En France aussi, les fumeurs ont globalement consommé davantage depuis le début de la crise sanitaire, et on a vu apparaître sur le territoire depuis la fin de l’année 2020 de nombreuses alertes sur des cannabinoïdes de synthèse dangereux présents dans les lots d’herbe et de résine échangés sur le marché noir.

Malgré ces constats, les fumeurs français sont contraints de continuer à se fournir sur le marché illicite, la position du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin n’allant pas dans le sens d’un assouplissement de la législation.

Sarah Perrin réalise sa thèse sous la direction d’Emmanuel Langlois et Karine Bertrand.

Commentaires

Le Québec a sacrifié les 18-21 ans aux organisations criminelles

La criminalisation arbitraire ségrégationniste des adultes de 18 ans par la CAQ et les associations de médecins, psychiatres, forces policières devenus complices de fait du marché illicite, pousse les consommateurs de cannabis légal de 18 à 21 ans et leurs parents qui risquent jusqu'à 14 ans de prison pour consommation avec son adulte de 18 ans, vers l'illégalité, les organisations criminelles avec leurs nombreux points de vente de proximité, la fidélisation, les rabais, la dégustation, livraison, ainsi que leurs produits contaminés, non réglementés, sans être renseignés sur leur puissance*.

Pire encore il ne laisse comme choix aux 18 ans et moins que les produit intoxicants qui tuent et rendent malade !
Produits dangereux pour la santé physique et mentale qui tuent plus de 15 000 Québécois annuellement !
Produits, industries et consommateurs protégés par la CAQ, votre gouvernement !

Ils ont choisi de mettre en contact les 18-21 avec les organisations criminelles avec plusieurs substances autres que le cannabis séché et jujubes comme les produits de pharmaceutiques prouvés scientifiquement dangereux pour la santé physique et mentale à dose et surdose mortelle des fléaux que les médecins, psychiatres prescrivent à pochetée et répétition, même inefficaces, devenus des fléaux mortels internationaux.

Les médicaments d'ordonnances sont des drogues !

Pour rendre à César sa salade et sa vinaigrette ces médocs sont payant$ et efficaces (?) à morts !
Les médecins et psychiatres font beaucoup plus de fric avec la prescription des médocs.
Qu'ils acceptent des pots-de-vin ou non pour rendre accro et plus rapidement !

On distingue cinq grands groupes de médicaments psychotropes prescrits à pocheté et répétition:
Les antidépresseurs.
Les neuroleptiques (dits aussi antipsychotiques)
Les anxiolytiques (ou tranquillisants)
Les hypnotiques (ou somnifères)
Les stabilisants de l'humeur (dits aussi régulateurs de l'humeur, thymorégulateurs ou parfois normothymiques)

Un psychotrope est une substance qui agit principalement sur l'état du système nerveux central en y modifiant certains processus biochimiques et physiologiques cérébraux, sans préjuger de sa capacité à induire des phénomènes de dépendance, ni de son éventuelle toxicité.

L'alcool un dépresseur est aussi un psychotrope qui agit principalement sur l'état du système nerveux central en y modifiant certains processus biochimiques et physiologiques cérébraux.

82% des Québécois de 12 ans et plus consomment un dépresseur l'alcool !
Au Québec, ce sont les antidépresseur$, désormais utilisés pour traiter des problèmes anxieux, en plus de la dépression, qui connaissent l’augmentation la plus constante, depuis quatre ans. Lien de causalité ?

Ne pas criminaliser les consommateurs de 18 ans et moins d'un dépresseur pour prescrire des antidépresseur$ ?
Lien de causalité ?

Criminalisation arbitraire sans aucune étude sur des humains ni répété par des chercheurs indépendants.
Ils ont préféré les sondages d'opinions peu fiables, non scientifiques aux résultats de recherches sur des humains suivis de tests cognitifs en Israël.

Médecins qui caquettent dans les médias qu'il n'y a pas assez d'études* qui contredisent les campagnes de peurs mensongères des prohibitionnistes dealmakers, racistes, homophobes misogynes à qui le cannabis enlevait d'énormes profits comme les pharmaceutiques et pétrolières devenus des fléaux mondiaux !
Médecins qui ont peur de prescrire jusqu'au CBD efficace même pour de jeunes enfants qui n'a aucun effet d'ivresse du aux effets psychotropes, ne rend pas accro, sans dose ni surdose mortelle . Médecins qui ne tiennent pas compte des 20 ans d'utilisation de cannabis et extraits thérapeutiques contenant du THC et CBD, allant jusqu'à 99,6% de THC. Médecins qui ont fait le serment "de tout faire pour soulager la souffrance" et sans acharnement pharmaceutiques ?

* Renseignés sur leur puissance ?
La SQDC ne peut pas nous donner la puissance exacte des cannabis.
Ils ont des variations jusqu'à 10% pour le THC ex: de 19 à 29% de THC.
Ce qui démontre qu'il n'est pas dangereux !
Quel autre médicament peut se permettre une variation de 10% ?
Pas l'acide acétylsalicylique (AAS) en vente libre ni l'alcool les opiacés etc.

La propagande haineuse ciblée contre les consommateurs de cannabis nous radotait qu'une augmentation de 10% de la puissance en THC serait catastrophique pire que l'alcool et le tabac qui tuent légalement plus de 15 000 Québécois en plus des maladies et comportements anti sociaux accessible aux adultes de 18 ans et moins pour l'alcool. Morts prématurées, évitable, par acceptabilité sociale seulement même si les méfaits sur la santé publique et économique dépassent les revenus en taxes.

* Pas assez d'études ?
La Indian Hemp Drug Commission de 1893-1894 a entendu les témoignages de centaines de médecins autochtones et occidentaux sur les utilisations thérapeutiques du cannabis dans le traitement de tout, allant des crampes et des maux de tête à la bronchite et au diabète, ainsi que son utilisation comme analgésique pour les maux de dents et comme anesthésique mineur dans les chirurgies mineures, la Commission s’est rendu compte que « les médicaments à base de chanvre semblent être utilisés fréquemment maintenant aux mêmes fins pour lesquelles ils étaient recommandés il y a des siècles et de la même manière; en outre, de nombreuses utilisations de ces médicaments par les médecins autochtones correspondent à leur application dans la thérapeutique européenne.

PS: D'un coté la CAQ fourni de l'argent aux forces de polices pour protéger le monopole la SQDC.
De l'autre il fourni des dizaines de millions par trimestre aux organisations criminelles en leur sacrifiant les 18-21 ans le plus grand nombre de consommateurs expérimentateurs ?

François Legault: « C’est clair, je ne me conte pas d’histoires. Des jeunes de 18 à 21 ans vont aller sur le marché noir acheter du cannabis. Mais je ne veux pas être connu comme le premier ministre du Québec à envoyer le signal que c’est banal de consommer du cannabis avant 21 ans. »

En protégeant les industries et en ne criminalisant pas les adultes de 18 ans et moins il envoi le signal que consommer de l'alcool et du tabac qui cause plus de 15 000 décès prématurées de Québécois en plus des maladies physiques et mentales c'est banal !

Ce qui lui manque le plus depuis le début du COVID c'est de ne pas pouvoir trinquer en présentiel !
Ce qu'il a fait avec Ford un verre de bière à la main et un sourire aux lèvres sans respecter le port du masque ni la distanciation.

Écran de fumée ?
Comment le Gym de Québec peut causer plus de cas de COVID que les rassemblements qu'il y a eu dans les parcs sans respect de la distanciation ni port de masque ?

Combien d'augmentation de cas après avoir laissé manifester 10 000 personnes sans masque ni distanciation ?

https://www.youtube.com/watch?v=Wjw7m-BKmQ8

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