Le Québec à la traîne dans l’industrie du cannabis

Ma grande crainte c’est que la SQDC se pète les bretelles avec de bonnes ventes, mais combien de gens là-dedans y vont pour des raisons médicales et ne sont pas enlignés au bon endroit?

Catherine Paradis (accéder à la page de l'auteur)
Catherine Paradis

Publié à 4 h 00

Deux ans et demi après la légalisation du cannabis, la Société québécoise du cannabis (SQDC) soutient qu’elle a conquis 50 % du marché noir. Les profits de la SQDC ont même doublé depuis un an. Plusieurs pensent toutefois que le Québec ne profite pas de la croissance de l'industrie autant que d’autres provinces canadiennes.

La contribution de l’industrie légale du cannabis au produit intérieur brut canadien est actuellement évaluée à 12 milliards de dollars. Selon Statistique Canada, il s’agit d’une augmentation de 425 % depuis la légalisation de cette drogue, en 2018.

La majeure partie du développement économique s’effectue toutefois dans les provinces anglophones. Les plus récentes données provinciales, qui datent de 2019, montrent que l’apport de l’industrie ontarienne excède les 3 milliards de dollars.

C’est trois fois plus qu’au Québec, où la valeur de l’industrie du cannabis est évaluée à moins de 800 millions.

Le reportage de Catherine Paradis sera diffusé dès 10 h HAE à l’émission Désautels le dimanche, sur les ondes d'ICI Première.

Faire bande à part

Des entrepreneurs estiment que le Québec impose des règles trop strictes qui nuisent à l'économie de la province.

Si tu te lances là-dedans seulement pour l’argent et faire des profits, c’est faire fausse route. Les écueils qui pavent le chemin sont nombreux et il faut que tu réussisses à lever l’argent, explique le propriétaire de l’entreprise de cannabis Fuga à Stoneham, Philippe Laperrière.

Investissement Québec a l’autorisation de subventionner les producteurs de cannabis médicinal, mais seulement une fois qu’ils ont obtenu leur permis de Santé Canada. À ce jour, aucun projet n’a encore été financé. Les institutions financières sont tout aussi frileuses.

L’entreprise Fuga s’apprête à mettre en marché ses premiers produits de cannabis. Mais sans financement traditionnel, plusieurs projets n’ont pu voir le jour depuis deux ans. Cela a été le cas au Lac-Saint-Jean et dans Charlevoix, où des centaines de nouveaux emplois avaient été annoncés.

Il faut un jour arrêter de se mettre la tête dans le sable et assumer qu’il y a une industrie lucrative pour le gouvernement.

Une citation de :Philippe Laperrière, président de Fuga

Actuellement, le Québec ne compte actuellement que 81 producteurs de cannabis autorisés par Santé Canada. L’Ontario en a plus du double, et la Colombie-Britannique arrive au deuxième rang.

Au Québec, on avait tout ce qu’il fallait pour devenir un joueur important : on a de l’espace, de l’électricité et un ADN porté sur la fête. Mais quand la Coalition avenir Québec est arrivée au pouvoir, on a envoyé le signal assez fort que le cannabis était un mal imposé par le fédéral, soutient le professeur agrégé au Département d’innovation et d’entrepreneuriat à l'École des hautes études commerciales de Montréal, Jean-François Ouellet.

Par exemple, le Québec est la seule province où l’âge légal pour consommer du cannabis est de 21 ans au lieu de 18 ans.

C’est aussi une des provinces où il y a le moins de prescriptions de cannabis médical au Canada. Sur les 377 024 en vigueur au pays, le Québec n’en compte que 21 692, alors que l’Ontario en recense 201 739.

Le Collège des médecins explique cet écart par les directives très strictes données à ses membres qui sont d’ailleurs trois fois moins nombreux qu’en Ontario à prescrire du cannabis médical.

Question de santé publique

Marc-André Brissette-Hébert, de la clinique Solution Cannabis Médical, assure qu’il y a pourtant une demande pour les produits tant récréatifs que médicaux.

Son établissement suit 2200 patients et une centaine de nouveaux s’ajoutent à la liste chaque mois.

À son avis, le cadre restrictif québécois a pour effet d’encourager les malades à se tourner vers la Société québécoise du cannabis pour s’automédicamenter ou encore de les détourner vers d’autres marchés.

Ma grande crainte c’est que la SQDC se pète les bretelles avec de bonnes ventes, mais combien de gens là-dedans y vont pour des raisons médicales et ne sont pas enlignés au bon endroit? Ce qui arrive aussi, c’est l’exode de notre clientèle médicale vers les producteurs et les cliniques des autres provinces, parce que ce n’est pas assez permissif ici, dit Marc-André Brissette-Hébert.

Ce qui nous manque, c’est un écosystème québécois.

Une citation de :Marc-André Brissette-Hébert, PDG de Solution Cannabis Médical

Pour rattraper ce retard, le Québec devra toutefois redoubler d’efforts.

Plusieurs grands joueurs canadiens sont déjà sur la ligne de départ pour l’ouverture éventuelle de nouveaux marchés internationaux, comme les États-Unis ou l’Europe.

Commentaires

Directives très strictes données à ses membres ?

Comment être plus stricte avec les directives qui obligent les médecins à ne prescrire le cannabis thérapeutique efficace, non remboursé, qu'aux personnes mourantes en fin de vie et après avoir essayé toutes les autres thérapies et médicaments même inefficaces pendant des années ?

Ex: Avec Mylène, les médecins ont tenté presque tous les médicaments anti-douleur existants. Avec des doses très fortes et sans résultat à chaque fois.
https://www.francetvinfo.fr/sante/drogue-addictions/cannabis/la-morphine...

Pourquoi se tourner vers les 80% de médecins qui refusent de prescrire du cannabis thérapeutique non remboursé prétextant ne pas avoir assez de recherches d'études. Alors que le cannabis et extraits thérapeutiques sans dose ni surdose mortelle sont légaux au Canada depuis 20 ans ? Extraits qui contiennent jusqu'à 99,6% de THC pur ?

Les prescriptions à pochetée et répétitions de médicaments de pharmaceutique dangereux pour la santé physique et mentale qui rendent accro, à dose et surdoses mortelles rapportent beaucoup plus de fric que celles de cannabis.

Pourquoi suivre des directives qui empêchent de tenir le serment de "tout faire pour soulager la souffrance" ?
Les criminels de guerres et aux consommateurs de cannabis ne font qu'exécuter aveuglément les ordres, les directives injustes, ségrégationnistes, âgistes et très strictes. Jusqu'à 14 ans de prison pour consommation avec ses adultes de 18 ans au Québec distinct, prohibitionniste, ségrégationniste.

SQDC, comment peuvent-ils affirmer qu'ils ont 50% du marché alors que la CAQ a sacrifié les 18-21 ans le plus grand nombre de consommateurs aux organisations criminelles avec leurs nombreux produits autres que le cannabis, et nombreux points de ventes de proximité qui remplace le manque de succursales ?

Montrez-nous vos nombreuses statistiques selon les tranches d'âges et les produits consommés !

Surconsommation de produits de pharmaceutiques chez les jeunes.
UNE UTILISATION DE PLUS EN PLUS MARQUÉE CHEZ LES JEUNES
Selon l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2016-2017 de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), la prise de médicament a augmenté.

Près de 15 % des élèves disent avoir pris des médicaments prescrits pour se calmer ou se concentrer au cours des deux dernières semaines (18 % pour les filles et 11 % pour les garçons), contre environ 8 % en 2010-2011.

Environ 3,6 % des élèves déclarent avoir pris des médicaments prescrits pour l’anxiété ou la dépression au cours des deux dernières semaines (4,2 % pour les filles et 3,1 % pour les garçons), contre 2,6 % en 2010-2011

J'ai pu essayer l'appareil d'auto injection de morphine à l'hôpital avec extra valium pour dormir.
J'ai détesté être un légume docile. On m'a aussi offert des comprimés antidouleurs pour la maison.
Ils sont très efficace et très addictifs !
Je suis retourné rapidement à m'auto médicamenter avec des cannabis sativa qui ont un effet euphorisant !

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