Les bonbons avant les légumes. Les Moissonneurs Solidaires: pas cet automne.

Vous pouvez ramasser et consommer des friandises en toute sécurité, mais vous ne pouvez pas cueillir des légumes pour aider ceux qui souffrent d’insécurité alimentaire.

SYLVAIN DANCAUSE
Dimanche, 18 octobre 2020 08:11
MISE À JOUR Dimanche, 18 octobre 2020 11:11

Les petits monstres et les grands zombies pourront passer l’Halloween. Voilà une bonne nouvelle pour ceux n’ayant aucune crainte de «celui dont on ne doit pas prononcer le nom». Mais les temps restent durs pour tous les amateurs de celle qu’on appelle la cohérence.

Certes, il s’agit d’une fête pour les jeunes. Ils seront heureux. Et si les enfants sont heureux, les parents seront heureux. Maintenir cet événement aura sûrement un effet positif sur les troupes. Cela aidera à «contrôler» la grogne populaire et à maintenir une certaine popularité politique.

Pour le 31 octobre, le gouvernement nous donne un bonbon.
Par contre, il a un goût amer.

Fête commerciale
L’Halloween est «la deuxième fête où les Canadiens dépensent le plus, après Noël, avec près de 1 G$ en achats tant dans les confiseries que dans les costumes et autres décorations». Les cinq plus grandes entreprises de sucreries vendent 55 000 tonnes de bonbons et de chocolats pendant cette période. Bref, il s’agit surtout d’un gros party en l’honneur de la surconsommation. Comme le dit mon collègue Claude Villeneuve, «les gens ne peuvent toujours pas aller voir leurs parents ou recevoir leurs amis, mais ils peuvent aller travailler et magasiner. On a le droit de dépenser, mais pas de se socialiser».

Mes trois enfants pourront donc parcourir le quartier, ramasser des friandises chez une cinquantaine de voisins et ramener ce trésor à la maison.
Une bonne idée? Ça me semble discutable. J’ai un certain malaise avec le message envoyé à la population... et j’ai un malaise certain avec l’incohérence de cette décision lorsque je vois toutes les restrictions à l’école.
On m’annonce que je peux passer l’Halloween, mais je ne peux toujours pas brûler des calories en pratiquant un sport. Je ne peux toujours pas faire d’activités parascolaires ou encore vivre des sorties éducatives. En zone rouge, on reste dans sa classe.

Gaspillage douloureux

À l’automne, plusieurs écoles de ma région organisent une sortie chez Les Moissonneurs Solidaires.
Vous connaissez ce projet humanitaire?
«En 2006, sur les terres agricoles de sa propriété, l’organisme à but non lucratif Défi Jeunesse Québec a mis de l’avant, en partenariat avec Moisson Québec, un projet de production maraîchère afin de répondre aux besoins grandissants des banques alimentaires, tout en impliquant et en valorisant les résidents du centre.» Cet organisme a trois missions:
Développer une alternative d’approvisionnement en légumes frais au profit des banques alimentaires;
Accroître, en volume et sur une plus longue période de l’année, la consommation de légumes chez les personnes en situation de pauvreté;
Aider des personnes en difficulté à réintégrer leur place en société à travers des travaux agricoles.
Chaque année, des groupes d’élèves participent bénévolement à la récolte des légumes. Une sortie à l’extérieur, les bottes – et les mains – dans la terre... Un effort physique qui réchauffe l’âme. Les jeunes ont la satisfaction de voir le résultat de leur travail. Ils développent des qualités comme l’empathie, la collaboration, le respect, le partage, l’entraide et la solidarité.

Pas cet automne.

J’ai discuté avec monsieur Lussier, le directeur général du centre. La fin des sorties éducatives fait mal à son organisme. Ramasser tous les légumes s’avère un défi colossal avec plus de 700 élèves fantômes dans ses champs. Dans un contexte où les banques alimentaires souffrent déjà, voilà un véritable drame.
Instruire et socialiser, c’est une grande part de la mission de l’école. Ça commence dans une classe, mais ça se poursuit avec les sorties éducatives et les activités parascolaires. Permettre certaines sorties capables d’aider au développement de belles valeurs chez nos élèves me semble un minimum. Même en zone rouge.
Plusieurs adultes demandent aux jeunes de faire des sacrifices en ces temps de pandémie. C’est bien de leur dire. Ça serait encore mieux de leur faire comprendre avec un peu de bénévolat.
Il est là, le manque de cohérence.

Vous pouvez ramasser et consommer des friandises en toute sécurité, mais vous ne pouvez pas cueillir des légumes pour aider ceux qui souffrent d’insécurité alimentaire.

Commentaires

Prenez des millions de la SQDC pour les Banques Alimentaires

Des miettes pour l'organisme Tel-jeunes 900 000 $.
Combien de millions ont été dépensé pour l'aide immédiate et gratuite pour les personnes dépendantes, fragiles, vulnérables, qui ont des problèmes personnels ? Combien de nouveaux centres, de spécialiste en santé mentale ?

Présentement il n'y a eu que des dépenses pour de la publicité sur la prohibition, la criminalisation d'adultes.
Toujours pas de remboursement du cannabis médical efficace mais trop dispendieux !

Non seulement il y a eu la création d'une nouvelle classe de criminels sacrifié aux organisations criminelles mais il y a eu aussi un changement de statut selon le produit consommé sans dose mortelle.

La preuve:

Pour ACCÈS-Cannabis: des escouades spécialisées partout au Québec. Qui protègent le monopole.
Ils n'utilisent pas les adultes de moins de 21 ans.
Ils utilisent les jeunes de moins de 21 ans.
Donc les moins de 21 ans ne sont plus reconnus légalement comme des adultes mais des jeunes.
"Votre gouvernement"

Si un adulte de moins de 21 ans est un jeune.
Comment nommer une personne de moins de 18 ans qui consomme légalement de l'alcool ?

La SQDC se les pètes parce qu'il y a plus de visites dans les succursales que de commandes en ligne !
Alors qu'il y a beaucoup plus d'endroits qui n'ont pas accès et ne vont pas dans la maigre quarantaine de succursales.
Ils n'ont pas 50% du marché !
Les millions du supposé 50% de cannabis illicite, sans taxes, vaut beaucoup plus que celui licite.
Si la société d’État s’attend à atteindre le demi-milliard de ventes l’année prochaine.
Imaginez ce qui sera laissé au marché illicite grâce à la CAQ même avec 50% des revenus non taxable ?

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