Plus d’alcool et de pot consommés en pandémie

Des problèmes de violences conjugales risquent aussi de devenir plus fréquents. Le professeur somme les dirigeants de se pencher rapidement sur ce problème qu’il considère comme prioritaire.

Jérémy Bernier | Journal de Québec
| Publié le 7 juin 2020 à 23:28

La consommation d’alcool et de cannabis à domicile a grimpé au Québec depuis le début de la pandémie, une situation qui deviendra dramatique si elle n’est pas gérée rapidement, selon un expert.

Contactée par le Journal, l’Association des brasseurs du Québec (ABQ) dit avoir observé une hausse des ventes au mois de mars chez ses membres, puis une stabilisation depuis.

« Les gens boivent beaucoup plus à la maison qu’auparavant, c’est certain. Le volume total consommé dans la province est resté relativement stable, mais tout ce qui se buvait dans les restaurants ou bars s’est transféré dans les dépanneurs, épiceries ou SAQ », lance Patrice Léger Bourgoin, directeur général de l’ABQ.

À plein régime

Même chose à l’Association des marchands dépanneurs et épiciers du Québec (AMDEQ) qui indique avoir augmenté ses ventes d’alcool de 10 à 20 %. À la Société québécoise du Cannabis (SQDC), on parle plutôt d’une hausse de 10 à 15 %, concentrée dans le premier mois de la pandémie.

« Nous avons de la difficulté à répondre à la demande grandissante sur place, dans les dépanneurs et dans les épiceries », indique Sandrine Paquet, l’une des propriétaires de la brasserie La Fosse, à Donnacona, qui abonde dans le même sens.

Depuis le début de la pandémie, l’établissement ouvert depuis décembre 2019 a doublé son nombre de cruchons de bière (growlers) en circulation. La brasserie fonctionne si bien actuellement qu’elle a dû se procurer un 4e fermenteur pour passer d’une production 1200 litres à 1800 litres par semaine.

D’ailleurs, une enquête d’Éduc’alcool, mené par la firme CROP, rapporte que 18 % des Québécois ont bu davantage durant le mois de mars par rapport à avant la crise de COVID-19. Une donnée qui a grimpé à 21 % au cours du mois d’avril.

« Dramatique »

Pour Jean-Sébastien Fallu, professeur agrégé en psychoéducation à l’Université de Montréal, ce type de réaction de la part de la population était prévisible. Il anticipe cependant une kyrielle de problèmes.

« On s’attend à ce qu’il y ait davantage de personnes qui développent des habitudes de consommations problématiques et qui aient besoin de services. Des problèmes de violences conjugales risquent aussi de devenir plus fréquents. »

Le professeur somme les dirigeants de se pencher rapidement sur ce problème qu’il considère comme prioritaire.

Commentaires

L'alcool substance psychoactive un dépresseur qui rend violent

«Le professeur somme les dirigeants de se pencher rapidement sur ce problème qu’il considère comme prioritaire.»

L'alcool et ses méfaits: dépressions, violences, maladies, morts annuellement
ne surpassent pas l'acceptation sociale, culturelle !

La priorité c'était d'être plus sévère envers le cannabis et ses consommateurs
un produit aux bienfaits et usages multiples qui ne tuera jamais autant
que l'alcool, le tabac, les CHSLD et le cancer
pour les personnes en attente d'un diagnostique ou une opération.

Effets et dangers de l'alcool

La dose d’alcool absorbée détermine les effets de l’alcool sur l’organisme. Ces effets sont proportionnels à l’alcoolémie, c’est-à-dire au taux d’alcool dans le sang. Ils s’exercent essentiellement sur le cerveau et perturbent son fonctionnement. L’alcool peut provoquer, selon les quantités consommées :

une diminution de la vigilance, souvent responsable d’accidents de la route et d’accidents du travail;

une perte du contrôle de soi pouvant conduire à des comportements violents et à des passages à l’acte : agressions sexuelles, violence conjugale, suicide, homicide, etc.;

une exposition à des agressions en raison d’une attitude parfois provocatrice ou du fait que la personne en état d’ébriété ne peut pas toujours se contrôler et s’avère souvent incapable de se défendre;

la désinhibition (perte de retenue);

l’euphorie (sensation de bien-être et de satisfaction);

la diminution de l’attention, de la concentration et du jugement;

la confusion mentale et la désorientation;

l’altération de la perception des couleurs, des formes, des mouvements et des dimensions;

les éclats émotionnels;

l’agressivité et des comportements violents.

À très fortes doses, l’alcool peut induire l’hypothermie (baisse de la température corporelle), l’anesthésie, l’inconscience, l’absence de réflexes, la dépression respiratoire marquée, le coma et la mort.

Tolérance et dépendance

La personne qui a l’habitude de consommer de l’alcool acquiert une tolérance à l’alcool, de sorte qu’elle doit augmenter les quantités ingérées pour obtenir les mêmes effets. Cette tolérance peut se développer rapidement, après seulement quelques jours de consommation de quantités importantes d’alcool.

Certaines personnes risquent de passer d’une consommation raisonnable et contrôlée à une consommation excessive et non contrôlée. De nombreux symptômes apparaissent alors avec la dépendance : tremblements, crampes, anorexie, troubles du comportement. La personne dépendante est incapable de réduire sa consommation ou de cesser de boire, malgré la persistance des dommages causés par cette consommation.

La dépendance psychologique à l’alcool est forte et peut se manifester même à la suite d’une consommation de quantités modérées d’alcool. Le buveur est en proie à l’anxiété, et même à la panique, lorsqu’il ne peut obtenir de l’alcool. Il ressent un désir obsédant (en anglais craving) de consommer qui le pousse à boire de façon compulsive.

À la (SQDC), on parle plutôt d’une d’une hausse de 10 à 15 %...

«À la Société québécoise du Cannabis (SQDC), on parle plutôt d’une hausse de 10 à 15 %, concentrée dans le premier mois de la pandémie.»

Une hausse de l’achat ne veut pas nécessairement dire que la consommation augmente, a augmenté !

C’est probablement pour faire des provisions de produits essentiels, en cas de pénurie,
et la crainte de la fermeture
qui a occasionné une hausse de l’achat le premier mois.

Pages

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.