Un an plus tard, la légalisation du cannabis est un fiasco. Chronique d'un entrepreneur Nicolas Duvernois
Chronique d'un entrepreneur Nicolas Duvernois
Un an plus tard, la légalisation du cannabis est un fiasco
Publié à 11:21
BLOGUE INVITÉ. Depuis maintenant un an, les Canadiens ont, en toute légalité, le droit de consommer du cannabis. Dans certaines provinces, la distribution se fait par des entreprises privées. Au Québec, c’est par le monopole d’État de la Société québécoise du cannabis (SQDC) que la transaction en ligne ou en succursale doit se faire.
J’ai été sceptique depuis le premier jour de cette promesse de campagne électorale faite en 2015 par Justin Trudeau. Selon ses dires, la principale raison de cette légalisation était de «combattre» le crime organisé.
Il y a presqu’un an, jour pour jour, j’écrivais ceci :
«Toute ruée vers l’or me fait peur. Télécommunications des années 1990, big data, intelligence artificielle, Bitcoin et maintenant marijuana. Je me tiens loin de ce qui est à la mode, je préfère le concret du quotidien. Quoique toutes ces industries aient un immense potentiel, il faut faire attention aux bulles spéculatives. L’avenir sera intéressant. J’ai bien hâte de voir les répercussions de cette libéralisation sur notre société, sur notre économie. L’objectif premier, selon les dires, est de compliquer la vie au crime organisé… J’ai bien hâte de voir ça.»
Un an plus tard, qu’en est-il? Tout comme pour ma chronique de la semaine dernière, j’adore pouvoir revenir sur mes écrits antérieurs afin de voir si mon pif d’entrepreneur m’a induit en erreur ou pas.
Tristement, tout comme la semaine dernière, je ne m’étais pas trompé. Un an plus tard, nous ne pouvons que constater que cette légalisation faite à la va-vite est un véritable fiasco.
Les faits parlent d’eux-mêmes. Réseau de distribution problèmatique, pénurie de cannabis, rupture de stocks, magasins vide, centaines de millions voire milliards de dollars de pertes en Bourse. De plus, l’immense volume d’achat, plus de 80%, continue de se faire via le marché noir.
Les leaders de l’industrie, quant à eux, viennent de passer une année catastrophique. CannTrust a récemment dû détruire plus de 77 millions de stock non conforme, Hexo a perdu plus de 55 millions de dolars à son quatrième trimestre, son titre dégringole en Bourse et la direction n’a eu d’autres choix que de mettre à pied des centaines d’employés. Président-directeur général, chef de la direction financière, dirigeants, administrateurs... les départs et démissions s’accumulent dans les différentes entreprises et l’inquiètude se fait sentir dans les plus hautes sphères du monde de la finance, à un point tel que certains des analystes les plus respectés conseillent à leurs clients de se retirer leurs avoirs de cette industrie.
Pour les écoles de gestion, cet échec sera un excellent cas d’étude. Comment se fait-il que nous n’ayons pas pris le temps nécessaire afin de nous assurer d'un minimum de préparation? Quelle était l’urgence? Une fois que le gouvernement a affirmé son intention d’aller de l’avant avec cette légalisation, pourquoi ne nous sommes-nous pas assurés que l’industrie ait toutes les chances de réussir? Que l’on soit pour ou contre cette légalisation, nous ne pouvons pas nous réjouir de l’échec de celle-ci.
À présent, que faire? En affaires, nous avons rarement une deuxième chance de faire une bonne première impression. Comment mettre derrière nous cette première année chaotique et faire en sorte que l’industrie renaisse de ses cendres?
Rien n’est impossible et une idée ne peut être bonne que grâce à son éxécution. Quoi que je reste toujours extrêmement sceptique face à la principale raison de cette légalisation et aux milliards de dollars de retombées qui étaient promis, je crois que l'industrie du cannabis peut rebondir.
Cependant, comme après toute crise, un grand ménage devra se faire. Consolidation des producteurs, harmonisation des lois à travers le pays et amélioration de la distribution sont, selon moi, les trois points qu’ils faut attaquer de front afin d’avoir une toute petite chance de reprendre du poil de la bête!
Le but était de cesser de criminaliser des canadiens !
Le but était de cesser de criminaliser des canadiens !
Ce but est atteint pour la majorité de provinces
sauf celles qui continuent la prohibition moraliste,
la criminalisation d’adultes de moins de 21 ans,
l'interdiction de la culture perso,
peu ou pas d'endroits pour consommer.
On s’en fout que des investisseurs qui ne recherchent que des profits perdent de l’argent !
Ça fait parti d'la game !
HEXO ne pleure pas pour les pertes de 200 emplois c’est pour la perte de profits !
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