Un trafiquant que la police considérait comme « le cerveau » du premier laboratoire clandestin de fentanyl trouvé à Montréal a maintenant le fisc à ses trousses.

«Cerveau» d'un laboratoire de fentanyl, il a le fisc aux trousses
Éric Thibault | Journal de Montréal

| Publié le 7 mai 2019 à 04:04 - Mis à jour à 04:14

Un trafiquant que la police considérait comme « le cerveau » du premier laboratoire clandestin de fentanyl trouvé à Montréal a maintenant le fisc à ses trousses.

Patrick Provencher, qui est en libération conditionnelle après avoir purgé une partie de sa peine de 70 mois d’incarcération, se retrouve visé par des réclamations de Revenu Québec totalisant près de 150 000 $, selon des documents judiciaires consultés par Le Journal.

Le Montréalais de 43 ans aurait éludé des montants de taxes de vente, ainsi que de l’impôt sur des revenus non déclarés durant les quatre ans précédant son arrestation en 2014.

L’agence n’était pas en mesure de divulguer si sa réclamation est liée au commerce illicite de production de drogues qui a mené Provencher au pénitencier ou plutôt à son emploi légitime comme entraîneur personnel de conditionnement physique.

Son condo
Pour s’assurer de récupérer sa créance, le fisc a obtenu de la Cour fédérale l’émission d’hypothèques légales visant le condo dont Provencher est copropriétaire sur la rue Saint-Alexandre.

Ce bachelier en génie électrique s’était reconnu coupable de production et de possession de drogues à des fins de trafic peu après la saisie réalisée à ses dépens par la police de Montréal, le 25 avril 2014.

Le labo clandestin qu’il exploitait avec un complice dans le quartier Pointe-Saint-Charles contenait non seulement du fentanyl – un opioïde 40 fois plus puissant que l’héroïne et responsable de plusieurs décès par surdose à Montréal – mais aussi du cristal meth et assez d’ingrédients pour fabriquer pour 3 millions $ de drogues de synthèse, de stéroïdes et de faux Viagra.

Complice blâmé
Devant la Commission des libérations conditionnelles du Canada, Provencher a toutefois nié qu’il était « le cerveau de ce trafic de stupéfiants », clamant plutôt que son complice « était l’initiateur et le meneur de l’opération », d’après des rapports obtenus par Le Journal.

Il a prétendu avoir voulu « aider » le chimiste du labo, Jason Joey Berry, soutenant même qu’il ignorait que les produits fabriqués étaient de la drogue.

Sa version semble accréditée par les graves accusations qui pèsent sur Berry devant la justice américaine.

Une saisie qui pourrait lui coûter très cher
Un autre Montréalais est quant à lui menacé de perdre sa maison d’un demi-million de dollars au profit de l’État à la suite d’une saisie de drogue considérable que les policiers y ont réalisée.

C’est du moins l’objectif de la procureure générale du Québec dans sa requête en confiscation récemment déposée à la Cour supérieure aux dépens d’Ellis Allard, un résidant du quartier Villeray.

Dans sa démarche, la demanderesse relate que la police de Montréal mène depuis 2017 le projet d’enquête Asterios qui a été mis sur pied « à la suite de surdoses et de décès de consommateurs d’héroïne, parfois coupée avec du fentanyl ».

Cet opiacé 100 fois plus puissant que la morphine avait été à l’origine d’au moins six morts en 2017 dans la métropole québécoise.

Dans la foulée du projet Asterios, le 15 novembre dernier, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a effectué une série de perquisitions contre un réseau de trafic d’héroïne et de cocaïne dirigé par les Minotaures, un club supporteur des Hells Angels.

Pas accusé
« Le défendeur est arrêté à son domicile, au 7254, rue Marquette, pour trafic de stupéfiants, possession en vue de faire le trafic de stupéfiants et complot.

Une perquisition est également menée au domicile du défendeur où sont saisis 123 grammes de cocaïne, 1578 grammes de marijuana, 50 grammes de haschich, 17 millilitres de GHB, 1655 $ en argent comptant et du matériel servant à la culture de cannabis », soumet la Procureure générale dans sa requête.

À ce jour, aucune accusation n’a été portée contre Ellis Allard. Le SPVM a fait savoir que le dossier est toujours « entre les mains » des procureurs du Directeur des poursuites criminelles et pénales.

Lié aux motards ?
La police n’a pas non plus précisé si le suspect en cause était lié aux motards ciblés dans ce blitz de perquisitions du 15 novembre qui s’était soldé par 14 arrestations.

Cela n’empêche pas la procureure générale du Québec de demander au tribunal de la déclarer « seule et unique propriétaire » de la résidence d’Ellis Allard, en tant que bien infractionnel.

Elle allègue que « l’immeuble du défendeur a été utilisé dans l’exercice d’activités illégales » auxquelles celui-ci « a participé ».

Le proprio visé avait fait l’acquisition de cette propriété en 2017 au prix de 512 500 $.

– Avec Andrea Valeria

Commentaires

Percevoir une taxe sur tous les biens et services...

«Percevoir une taxe sur tous les biens et services
incluant les stupéfiants qui ne sont pas détaxés par la loi»

Donald Soucis enquêteur à Revenu Québec

https://www.youtube.com/watch?v=JpMv5CPDnDI

Publiée le 20 mai 2008
Martineau Appel un fonctionnaire de Revenu Québec qui lui explique qu'il doit percevoir des Taxes Sur le Pot et la Coke qu'il prétend vendre!

Comme il dit. C'est surréaliste!

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