Étudier l'alcoolisme chez les singes pour comprendre ses effets sur les adolescents

Étudier l'alcoolisme chez les singes pour comprendre ses effets sur les adolescents

Publié le vendredi 5 avril 2019 à 10 h 58
Mis à jour le samedi 6 avril 2019 à 4 h 55

Renaud Manuguerra-Gagné

Une étude faite sur des primates a démontré que l'équivalent de quatre consommations d'alcool par jour sur une période d'un an avait des effets dramatiques sur la croissance du cerveau à l'adolescence. Bien qu'il s'agisse de consommation excessive, cette étude montre les risques de l'alcool sur les cerveaux en développement.

Des études précédemment faites chez des adolescents avaient montré qu’il y avait un lien entre la consommation excessive d’alcool et des changements dans le développement du cerveau.

Toutefois, celles-ci utilisaient des données autorapportées et le cadre légal ambigu de ces consommations ne permettait pas aux chercheurs d’obtenir des données fiables et précises sur les effets de l’alcool sur le développement du cerveau.

Une équipe américaine a cependant réussi à combler ces lacunes en observant ces effets durant l’adolescence chez nos plus proches cousins : les primates.

Les risques que pose la consommation excessive d’alcool et les dangers de développer une dépendance à l'alcool sont largement connus par la population. D’autres problèmes plus sournois, tels que son lien avec le développement de certains cancers, sont de mieux en mieux documentés dans la littérature scientifique.

La consommation d’alcool entraîne des effets particulièrement dramatiques sur le cerveau, surtout au cours de l’adolescence. Or, cette période est justement celle où l'on commence à être exposé à l’alcool.

Une période critique
Durant l’adolescence, le cerveau traverse plusieurs étapes de transformation qui vont se poursuivre jusqu’à l’âge de 25 ans. Cela s’explique par le fait qu’à la naissance, notre cerveau contient beaucoup plus de neurones que nous n'en avons besoin.

Avec les années, l’ensemble de ces neurones, qu’on appelle la matière grise, sera élagué, c’est-à-dire que les plus activées seront maintenues, tandis que d’autres, obsolètes, seront éliminées.

Cela mène à une diminution du volume de matière grise, tout en augmentant l’efficacité des cellules restantes.

À l’inverse, au cours de la même période, le nombre de connexions entre ces neurones augmente. Les longs filaments qui relient les neurones les uns aux autres, les axones, sont couverts d’une substance graisseuse isolante nommée myéline, qui permet de protéger le signal nerveux qui les traverse.

Dans son ensemble, cette masse se nomme matière blanche, et son volume augmente à partir de l’adolescence jusqu’à l’âge adulte.

Une interférence importante

Des travaux d'imagerie par résonance magnétique menés chez des adolescents ont montré que ce processus était altéré chez les grands consommateurs d’alcool, et entraînait une diminution plus rapide de la matière grise ainsi qu’une plus faible augmentation de la matière blanche.

La nouvelle étude faite chez une cohorte de 71 singes rhésus a permis de confirmer ces conséquences sur le développement du cerveau. Les conditions contrôlées au cours de cette expérience ont permis d’en évaluer les dégâts avec beaucoup plus de précision.

En ce qui concerne l’augmentation de volume du cerveau, les chercheurs ont d’abord évalué que celui des singes augmentait d’environ 0,54 millilitre chaque année durant l’adolescence.

Cette même croissance diminuait de 0,25 millilitre par année pour chaque gramme d’alcool consommé par kilogramme de masse corporelle. Chez un être humain moyen, ce chiffre équivaut à quatre consommations par jour.

Bien que les chercheurs aient observé qu’il y avait toujours une croissance de la matière blanche chez les animaux faisant partie du groupe des grands buveurs, cette dernière était fortement réduite, passant d’une hausse annuelle de 4,7 % à une hausse de 2,6 %.

De plus, certaines régions du cerveau ayant un rôle important à jouer dans les comportements de dépendance, comme le thalamus, voyaient aussi leur croissance diminuer chez les gros buveurs, passant d’une hausse annuelle de 5 % à 1,8 %.

Ces résultats montrent non seulement l’influence négative de l’alcool sur le développement du cerveau, mais aussi la possibilité qu’il favorise des comportements de dépendance plus tard dans la vie. Les chercheurs doivent maintenant vérifier si cette diminution est responsable de problèmes cognitifs au cours de l’âge adulte.

Bien que l’étude n’ait pas pris en compte les facteurs génétiques ou sociaux liés à la consommation excessive d’alcool, les conclusions des chercheurs sont similaires à celles d’études déjà faites sur des humains ou des souris.

Commentaires

Aucun lien ! Rien sur qui a fait cette, ces études !

Aucun lien ni qui a fait cette étude !

Ni sur les : Des études...

«Des études précédemment faites chez des adolescents...» ??????

«Des données auto rapportées...ne permettait pas aux chercheurs d’obtenir des données fiables et précises...»

C’est un sondage d’opinion “des données auto rapportées” !
De plus; ne permettent pas aux chercheurs d’obtenir des données fiables et précises !

Pourtant des “chercheurs” prohibitionnistes les utilisent contre les cannabis
même si elles ne sont pas fiables et précises.

Les sept questions à se poser pour évaluer la pertinence d’une étude scientifique

1. Le reportage fait-il mention de la source de l’information?

L’article devrait mentionner le nom des principaux auteurs de l’étude et la publication dans laquelle les résultats ont été rendus publics. Les revues scientifiques reconnues, par exemple The Lancet, Science ou le New England Journal of Medicine, ne publient que des articles «révisés par des pairs», c’est-à-dire approuvés par des experts indépendants qui examinent la démarche des chercheurs et les méthodologies suivies pour s’assurer que les auteurs répondent aux normes de leur discipline et de la science en général. Ils évaluent aussi si leurs conclusions sont compatibles avec les données actuelles ou si elles sont innovantes. Ce processus de révision est considéré comme un pilier de la fiabilité de l’ensemble de la recherche scientifique, selon le Conseil européen de l’information sur l’alimentation (EUFIC), qui diffuse des informations sur la sécurité alimentaire, la qualité des aliments et la santé.

2. La recherche a-t-elle été menée sur des êtres humains?

S’il est question des effets positifs ou négatifs d’un aliment ou d’un médicament sur la santé humaine, il devrait être spécifié que la recherche a été menée sur des humains. En effet, les résultats de tests faits sur des animaux ne peuvent pas systématiquement s’appliquer à l’humain en raison des différences physiologiques (réactions aux produits chimiques, susceptibilité aux virus, etc.). De plus, les doses administrées aux animaux peuvent être différentes de celles que l’on donnerait à des humains. Autrement dit, les résultats de recherche obtenus pour une souris… valent pour une souris! L’âge des participants aux études doit aussi être pris en compte, car les effets d’un médicament ou d’un aliment sur l’organisme peuvent différer selon qu’on est jeune ou plus âgé, souligne Dany Plouffe. Quant aux études faites sur des cellules, elles constituent le point de départ du processus de recherche et les résultats obtenus pourraient ne jamais s’appliquer à l’humain.

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