«C’est long, changer une culture», admet le nouveau chef de police de Montréal

«C’est long, changer une culture», admet le nouveau chef de police de Montréal

Jean-Philippe Daoust
Jeudi, 13 décembre 2018 08:51 MISE à JOUR Jeudi, 13 décembre 2018 08:51
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Le nouveau chef du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Sylvain Caron, admet que «c’est long, changer une culture», au sein d’une organisation comme la sienne.

«Les gens sont motivés et ont hâte de tourner la page», a-t-il insisté aujourd'hui au micro de Benoît Dutrizac, au lendemain de son assermentation à l’hôtel de ville de Montréal.

Rappelons que son prédécesseur, Martin Prud’homme, avait pris les commandes du SPVM pendant un an pour redresser et réorganiser le corps policier.

«Très préoccupé»

À propos du somptueux mariage d’un puissant Hells Angels qui s’est tenu il y a quelques semaines à Montréal, M. Caron s’est dit «très préoccupé» de voir des membres du crime organisé s’afficher en public.

«C’est comme s'ils étaient des rois, mais ce ne sont pas des rois. Vous comprendrez, ce ne sont pas des idoles, ces gens-là, ce sont des gens criminalisés. Il ne faut pas l’oublier», a-t-il dit.

ÉCOUTEZ l’entrevue complète du nouveau chef de police de Montréal:

Commentaires

En 15 ans, rien n'a été fait pour réduire le profilage racial

«C’est long, changer une culture», admet le nouveau chef de police de Montréal !

Zappiste:Le profilage racial en est la preuve !
Protection des rispou et/ou omerta de policiers et policières ?

Depuis 15 ans, rien n'a été fait pour réduire le profilage racial.

https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/201812/11/01-5207674-l...

Publié le 11 décembre 2018 à 15h58 | Mis à jour le 11 décembre 2018 à 15h58
Le SPVM ignore toujours l'ampleur du profilage racial

Pierre-André Normandin
La Presse
Quinze ans après s'être engagé à lutter contre le profilage racial, le Service de police de Montréal (SPVM) reconnaît toujours ignorer l'ampleur du phénomène. Déçue du manque d'action, la Ligue des noirs s'apprête à déposer une demande de recours collectif de 4 millions contre le corps policier montréalais.

La Commission de la sécurité publique a étudié mardi le plan 2019-2021 du SPVM pour lutter contre le profilage racial. Plusieurs citoyens présents ont toutefois dénoncé le flou entourant les mesures prévues.

« Ça m'inquiète profondément. Depuis 15 ans, rien n'a été fait pour réduire le profilage racial. Ça veut dire qu'on a perdu des vies parce qu'on n'a pas pris des mesures pour le prévenir », s'est désolé Will Prosper, militant des droits civiques et documentariste.

Présent, le nouveau chef du SPVM, Sylvain Caron, a reconnu que le phénomène n'est pas encore mesuré. Des chercheurs indépendants ont justement été embauchés pour brosser ce tableau. « On va attendre de voir le travail des chercheurs en 2019 et on pourra en mesurer l'ampleur », a dit le directeur du corps policier, qui vivait ainsi son baptême du feu alors qu'il ne sera officiellement assermenté que demain après-midi à l'hôtel de ville.

Les deux chercheurs indépendants auront pour mandat d'élaborer des indicateurs pour mesurer la progression des efforts du SPVM. Il s'agit de Massimiliano Mulone, professeur de criminologie de l'Université de Montréal, et de Victor Armony, professeur de sociologie à l'UQAM. Aucun des deux n'étant issu des minorités, le corps policier est à la recherche d'un troisième chercheur pour les épauler.

Demande de recours collectif

La Ligue des noirs a par ailleurs annoncé son intention de déposer une demande de recours collectif contre le profilage racial. La requête compte réclamer 8000 $ pour 500 personnes, soit 4 millions. « Mais c'est un groupe qui est appelé à grossir », prévient Me Jacky-Eric Salvant, avocat pilotant la demande de recours. Pour arriver à ce chiffre, il dit s'être basé sur le nombre de plaintes en discrimination formulées à la Ligue des noirs, en déontologie policière et à la Commission des droits de la personne.

Sylvain Caron a reconnu que le SPVM doit s'améliorer sur la question du profilage racial. « Si c'était parfait, on ne serait pas ici », a-t-il laissé tomber.

L'absence de données sur le profilage racial alors que le sujet est débattu depuis plus de 15 ans sidère Will Prosper. « Si le SPVM ne prend pas le temps de compiler les données, ça veut dire qu'il ne prend pas le temps s'attaquer au problème, qu'il ne veut pas voir ampleur du problème », a-t-il dénoncé.

L'absence de données a mis en lumière le fossé entre Montréal et Toronto. Mardi, la Commission ontarienne des droits de la personne a dévoilé des données permettant de saisir l'ampleur du phénomène dans la Ville-Reine. Ainsi entre 2013 et 2017, il a été établi qu'une personne noire avait 20 fois plus de chances d'être abattue dans une fusillade par des policiers torontois. Bien que les Noirs ne représentent que 8,8 % de la population de Toronto, ils représentaient 30 % des cas de recours à la force et 70 % des fusillades mortelles.

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