Rapports entre autochtones et non-autochtones

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Discours prononcé par le chef indien Seattle de la tribu Suquamish devant l'Assemblée des tribus d'Amérique du Nord en 1854 en réponse au président de l'époque, Grover Cleveland, qui lui proposait d'abandonner sa terre aux blancs et leur promettait une réserve pour le peuple indien.

"Nous savons que l'homme blanc ne comprend pas nos moeurs. Une parcelle de Terre ressemble pour lui à toutes les autres, car il est comme un étranger qui arrive dans la nuit et prend à la Terre ce dont il a besoin. La Terre n'est pas sa soeur, mais son ennemi, un ennemi à conquérir. (…) Il traite sa mère la Terre, et son frère le Ciel, comme des choses à acheter, piller, vendre comme les moutons ou les perles brillantes. Son appétit dévorera la Terre et ne laissera derrière lui qu'un désert. (…)

Dans les villes de l'homme blanc, il n'y a pas d'endroit pour entendre les feuilles se dérouler au printemps ou le froissement des ailes d'un insecte. Mais peut-être est-ce parce que je suis un sauvage et ne comprends pas.

L'air est précieux à l'homme rouge, car toutes choses partagent le même souffle, la bête, l'arbre, l'homme, ils partagent tous le même souffle. L'homme blanc ne semble pas remarquer l'air qu'il respire. (…) Mais si nous vous vendons notre Terre, vous devez vous rappeler que l'air nous est précieux, que l'air partage son esprit avec tout ce qu'il fait vivre. Le vent qui a donné à notre grand-père son premier souffle a aussi reçu son dernier soupir. (…)

Les morts des hommes blancs oublient le pays de leur naissance lorsqu'ils vont se promener parmi les étoiles. Nos morts à nous n'oublient jamais cette Terre magnifique, car elle est la mère de l'homme rouge. Nous sommes une partie de la Terre, et elle fait partie de nous.

Aussi lorsque le grand chef de Washington envoie dire qu'il veut acheter notre Terre, demande-t-il beaucoup de nous. Le grand chef envoie dire qu'il nous réservera un endroit de façon que nous puissions vivre confortablement entre nous. Il sera notre père et nous serons ses enfants. Nous considérerons donc, votre offre d'acheter notre Terre. Mais ce ne sera pas facile. Car cette Terre est Sacrée. Cette eau scintillante qui coule dans les ruisseaux et les rivières n'est pas seulement de l'eau mais le sang de nos ancêtres. Si nous vous vendons de la Terre, vous devez vous rappeler qu'elle est sacrée et que chaque reflet spectral dans l'eau clair des lacs parle d'évènements et de souvenirs de la vie de mon Peuple. (…)

Si nous vous vendons notre Terre, vous devez désormais vous rappeler, et l'enseigner à vos enfants, que les rivières sont nos soeurs et les vôtres, et vous devez désormais montrer pour les rivières la tendresse que vous montreriez pour une soeur. (…)

Je suis un sauvage et je ne connais pas d'autre façon de vivre. J'ai vu un millier de bisons pourrissant sur la prairie, abandonnés par l'homme blanc qui les avait abattus d'un train qui passait. Je suis un sauvage et ne comprends pas comment le cheval de fer fumant peut être plus important que le bison que nous ne tuons que pour subsister. Qu'est-ce que l'homme sans les bêtes ? Si toutes les bêtes disparaissaient, l'homme mourrait d'une grande solitude d'esprit. Car ce qui arrive aux bêtes, arrive bientôt à l'homme.

Toutes les choses se tiennent.(…). Pour qu'ils respectent la Terre, (…) enseignez à vos enfants ce que nous avons enseigné aux nôtres: que la Terre est notre mère. Tout ce qui arrive à la Terre arrive aux fils de la Terre. Si les hommes crachent sur le sol, ils crachent sur eux-mêmes.

Nous savons au moins ceci : la Terre n'appartient pas à l'homme, l'homme appartient à la Terre. Cela , nous le savons.(...). Ce n'est pas l'homme qui a tissé la trame de la vie: il en est seulement un fil. Tout ce qu'il fait à la terre, il le fait à lui-même.

Même l'homme blanc, dont le Dieu se promène et parle avec lui comme deux amis ensemble, ne peut être dispensé de la destinée commune. Après tout, nous sommes peut-être frères. Nous verrons bien. Il y a une chose que nous savons, et que l'homme blanc découvrira peut-être un jour, c'est que notre Dieu est le même Dieu. Il se peut que vous pensiez maintenant le posséder comme vous voulez posséder notre Terre, mais vous ne pouvez pas. Il est le Dieu de l'homme, et sa pitié est égale pour l'homme rouge et l'homme blanc. Cette Terre Lui est précieuse. Nuire à la Terre, c'est accabler de mépris son Créateur.

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