France: Les intoxications de l’enfant: plus de 100 000 par an.Les médicaments sont responsables de plus d’une intoxication sur deux, les accidents les plus graves sont imputés au monoxyde de carbone (10 à 15 décès par an), aux herbicides et pesticides...

Les intoxications de l’enfant:plus de 100 000 par an.Les médicaments sont responsables de plus d’une intoxication sur deux, les accidents les plus graves sont imputés au monoxyde de carbone (10 à 15 décès par an), aux herbicides et pesticides et aux produits ménagers caustiques.

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LA GESTION DES INTOXICATIONS CHEZ L’ENFANT

Les intoxications de l’enfant sont des situations encore très fréquentes. Selon une estimation des appels reçus par les 13 centres antipoison en France, elles seraient plus de 100 000 par an. Ce nombre est largement en deçà de la réalité puisque beaucoup d’accidents de ce type sont traités directement par les urgences sans en référer aux centres antipoison. Les médicaments sont responsables de plus d’une intoxication sur deux, mais les accidents les plus graves sont imputés au monoxyde de carbone (10 à 15 décès par an), aux herbicides et pesticides et aux produits ménagers caustiques.

Le médecin et le pharmacien ont donc très souvent à gérer ce type de situation chez l’enfant, d’autant que certaines intoxications sont largement méconnues de l’entourage de l’enfant (monoxyde de carbone), sans parler des erreurs de prescription, de délivrance ou de surdosage de médicaments.

LES INTOXICATIONS MEDICAMENTEUSES

Les intoxications par les médicaments représentent une intoxication sur deux, on retrouve, en tête des produits incriminés : les neurotropes avec les sédatifs tranquillisants (benzodiazépine en premier), puis les sirops pour la toux adulte, les anti-inflammatoires (paracétamol, aspirine), les anti-histaminiques, les tonicardiaques et les anti-arythmiques. Ces produits à eux seuls représentent 95 % des intoxications médicamenteuses. Le restant est en général le fait d’erreurs d’administration du médicament par les parents et très rarement causé par une erreur de prescription médicale. Les cas ne nécessitant pas d’hospitalisation sont les plus nombreux. Quelquefois l’enfant est adressé aux urgences pour lui faire absorber du charbon végétal (carbomix) et établir une surveillance de quelques heures. Rares sont les cas plus graves.

DEUX EXEMPLES COURANTS D’INTOXICATION MEDICAMENTEUSE :

L’INTOXICATION BARBITURIQUE

La dose toxique chez l’enfant est de 20 mg/kg. Le diagnostic est en général facile. Il s’agit d’un coma calme, normo ou hypothermique, avec hypotonie globale et aréflexie tendineuse. D’autres signes confirment le diagnostic : rougeur de la face, sudation exagérée, encombrement broncho-pulmonaire et d’éventuelles pauses respiratoires. Un dosage sanguin permet d’évaluer le degré d’intoxication. Quand l’enfant n’est pas dans le coma, que l’ingestion est inférieure à 2 où 3 heures et quand le réflexe nauséeux est intact il y à évacuation du contenu gastrique.
Un enfant dans le coma est transféré dans une unité de soin intensif, avec pour objectif le maintien de l’homéostasie et l’élimination du toxique par diurèse osmotique alcaline (perfusion de solutés).

L’INTOXICATION SALICYLEE

La dose toxique chez l’enfant est de 100 mg/kg. L’aspirine agit à trois niveaux :
- La phase neurologique : hyperventilation profonde avec alcalose respiratoire, troubles de la conscience et convulsions.
- La phase hépatique : hémorragie, hyperglycémie, glycosurie et acidose métabolique.
- La phase rénale avec protéinurie et glycosurie.
Quand l’intoxication est vue précocement il y a évacuation du contenu gastrique.
Quand l’intoxication est vue plus tardivement le traitement consiste à lutter contre l’acidose métabolique par injection de bicarbonates, lutter contre l’alcalose gazeuse et l’hyperventilation par intubation et ventilation artificielle et prévenir l’hémorragie par vitamine K1 et épuration extrarénale dans les formes graves.

L'INTOXICATION PAR LES PRODUITS MENAGERS

Ils représentent 25 % des intoxications accidentelles de l’enfant. La gravité des cas dépend du caractère caustique de certains produits. Deux grandes catégories de produits sont mises en cause :
- Les substances peu dangereuses car simplement irritantes.
- Les caustiques, produits très acides ou basiques du type eau de javel à 48° chlorométrique, déboucheurs de canalisations, décapants pour four, détachants…
Hormis les produits faiblement irritants ou dilués, l’enfant doit être acheminé rapidement aux urgences pour une fibroscopie oesophago-gastrique afin de constater l’ampleur d’éventuelles lésions ou brûlures.

CONSEILS A L’OFFICINE

- Informer les parents sur le fait de ne faire aucun geste face à une intoxication et surtout déconseiller toute manœuvre de vomissement.
- L’intervention d’un SMUR est rarement nécessaire.
- Faire rechercher le ou les produits ingérés et si possible les quantités.
- Les intoxications par les herbicides, les produits caustiques et le monoxyde de carbone sont les plus dangereuses.
- Connaître le poids exact de l’enfant permet de calculer la dose toxique dans le cas d’un médicament.
- L’administration de charbon végétal activé remplace efficacement le lavage d’estomac dans bon nombre de cas. Les centres antipoison recommandent d’ailleurs aux officinaux de détenir des flacons de Toxicarb, une suspension buvable de charbon actif réduisant l’absorption de nombreux toxiques (Le moniteur des pharmacies du 17/07/2004).

SITE WEB

http://www.esculape.com/urgence/intox_medicament.html

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