Centre d'injection supervisée: L'expérience semble concluante

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Publié : le 26 août 2006
Source : La Presse Canadienne

Centre d'injection supervisée: L'expérience semble concluante

Vancouver - Selon la première étude à avoir évalué l'impact d'un centre d'injection supervisée de Vancouver - le seul du genre en Amérique du Nord - sur la vie des toxicomanes, il vaudrait la peine de répéter l'expérience ailleurs. Cela permettrait de réduire la consommation de *drogues* en public et de favoriser une élimination plus sécuritaire des seringues, disent les auteurs du rapport.

Mais alors qu'on s'approche de la date d'échéance du permis du centre - le 12 septembre - le gouvernement fédéral n'a toujours pas fait savoir s'il lui permettrait de continuer de fonctionner. Pour ce faire, le centre doit continuer de profiter d'une exemption spéciale en ce qui regarde les lois canadiennes contre les stupéfiants.

Les auteurs de l'étude, qui a été publiée dans la dernière édition du journal scientifique International Addiction Behaviors, ont interrogé 1082 toxicomanes. Soixante-quinze pour cent d'entre eux ont affirmé que le centre avait eu un impact positif sur leur comportement.

Soixante et onze pour cent des répondants ont déclaré qu'à cause du centre, ils n'étaient plus obligés de s'injecter de la drogue à l'extérieur; 56% ont affirmé qu'ils en profitaient pour jeter plus souvent leurs seringues de manière sécuritaire.

Les toxicomanes qui fréquentent le centre - appelé "Insite" - s'injectent eux-mêmes leur dose d'*héroïne* ou de cocaïne sous la surveillance d'une infirmière. Il s'agit d'un projet expérimental qui a été lancé il y a trois ans.

Le Dr Evan Wood, l'auteur principal de l'étude, a indiqué vendredi que depuis que le centre a ouvert ses portes, l'incidence de VIH a décliné dans le secteur Downtown Eastside, le rendez-vous des toxicomanes.

Cela se traduit par des économies importantes pour le système des soins de santé puisqu'il en coûte 250 000 aux contribuables pour soigner chaque personne séropositive, a souligné le Dr Wood.

Celui-ci se dit préoccupé par le fait que les conservateurs ont reçu une requête pour la reconduction de l'exemption, il y a six mois, et qu'ils n'ont toujours rien annoncé à quelques jours de la date d'échéance de la licence.

" Je suis inquiet, d'un point de vue de santé publique, de ce qui arrivera si le centre ferme ", a déclaré le Dr Wood, un épidémiologiste au Centre d'excellence de la Colombie-Britannique pour le VIH/sida et professeur adjoint en médecine à l'Université de la Colombie-Britannique.

"Je pense qu'il y aurait une réaction tellement forte de la part des gens de Vancouver si on devait recommencer à trouver des seringues devant les commerces et à voir des gens s'injecter en public dans les zones touristiques de Gastown, que la Colombie-Britannique ne tolérerait pas cela très longtemps. "

Le ministre fédéral de la Santé, Tony Clement, n'a pas commenté mais son porte-parole Robin Walsh a indiqué qu'aucune décision n'avait été prise dans ce dossier.

" Le ministre est en voie d'évaluer ce projet pilote et les résultats obtenus jusqu'ici ", a déclaré M. Walsh depuis Ottawa.

Les succès d'Insite - qui s'est inspiré des centres d'injection supervisés d'Allemagne, de la Suisse et des Pays-Bas - ont été louangés par la police, les notables de la communauté de Downtown Eastside, le maire de Vancouver et quatre des anciens maires de la ville, dont le premier ministre Gordon Campbell.

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