LES Suisses "boivent" de l’alcool, "fument" quotidiennement mais ne "succombent" qu’aux drogues illégales !
http://www.20min.ch/ro/life/lifestyle/story/Dependant--Moi-pas-du-tout—18846637
Enquête sur les drogues
30 novembre 2012 07:00; Act: 30.11.2012 07:55Print
Dépendant? Moi pas du tout!
par Viktoria Weber/ cam
- Presque tous les Suisses boivent de l’alcool, un tiers fume quotidiennement et presque autant a déjà succombé aux drogues illégales. En revanche, seule une minorité parle de dépendance.
A quelle fréquence les Suisses s’en grillent-ils une, boivent-ils une bière ou un verre de vin? Et qu’en est-il de leur consommation de drogues? C’est pour répondre à ces interrogations que 20 minutes a lancé, en partenariat avec l’institut gfs.bern, une grande enquête, à laquelle 28 515 lecteurs ont pris part.
28 515 personnes âgés de 14 ans et plus ont participé à cette enquête en ligne.
Les résultats sont représentatifs pour les personnes de moins de 40 ans résidant en Suisse.
Globalement, il en ressort que, malgré une consommation régulière de ces différentes substances, les personnes interrogées sont très peu nombreuses à se considérer comme étant dépendantes.
Concernant le tabac, si un tiers des sondés fume chaque jour, seuls 16% estiment être accros à la nicotine. 12% se déclarent «plutôt» accros.
Le même constat prévaut pour l’alcool: 13% des personnes interrogées avouent consommer au moins un verre quotidiennement et 27% plusieurs fois par semaine. Parmi eux, seuls 7% se disent dépendants.
A l’autre bout de l’échelle, 8% des personnes interrogées déclarent ne jamais consommer d’alcool.
Quant aux drogues illégales, un tiers des sondés y a déjà succombé, le cannabis étant la substance la plus fréquemment consommée. 2% avouent être dépendants.
Certains boivent fréquemment, d’autres des plus grosses quantités
La consommation journalière d’alcool est la plus répandue dans la tranche d’âge à partir de 64 ans. Un tiers d’entre eux consomme au moins une boisson alcoolisée par jour. Chez les moins de 40 ans, ils ne sont que 3% à suivre un tel «rythme». Par contre, si on s’intéresse à la quantité totale d’alcool ingéré, le constat est inverse.
Chez les moins de 40 ans, 60% ont au moins déjà une fois consommé tellement d’alcool qu’ils ont connu une perte de connaissance plus ou moins importante. Chez les retraités, ils ne sont qu’un tiers à avoir été dans un tel état.
En outre, on remarque des différences perceptibles en fonction du sexe. 52% des hommes ont déjà connu le coma éthylique, contre 41% des femmes. Et si 67% des hommes boivent au moins une fois par semaine, cela concerne moins d’une femme sur deux (45%). Enfin, l’enquête met en exergue des différences selon les régions linguistiques. Les Alémaniques sont les plus «sages», puisque 53% d’entre eux boit au moins une fois par semaine, contre 59% des Romands et 63% des Tessinois.
Quelle serait la réaction des personnes sondées si le prix de l’alcool et des cigarettes augmentait? Pour l’alcool, près d’un tiers (29%) avouent ne pas savoir ce qu'ils feraient en cas de prix plus élevé. 40% assurent en revanche qu’ils ne changeraient rien à leurs habitudes, tandis que le reste des sondés diminuerait sa consommation, certains déjà dès 10% d’augmentation, d’autres seulement à partir de 50%.
Pour la cigarette, la réaction des sondés est plus tranchée. Plus de 40% d’entre eux baisseraient, dans une proportion plus ou moins grande, leur consommation en cas de hausse du prix. En parallèle, un fumeur sur trois déclare qu’il souhaiterait arrêter la cigarette, tandis que deux tiers ont déjà tenter de le faire, mais sans y parvenir sur le long terme.
Une première expérience pour satisfaire sa curiosité
Tandis que deux tiers des personnes interrogées n’ont jamais touché à la drogue, il existe une nette différence générationnelle. Chez les plus de 64 ans, 88% ne touchent pas à ces substances illégales.
Dans la tranche d’âge 14-39 ans, un sur deux a déjà au moins consommé une fois du cannabis. Cette drogue est d’ailleurs celle qui est le plus consommée. Par ailleurs, un tiers des sondés ont connu leur première expérience avec la drogue entre 16 et 17 ans. 24% ont été plus précoces (entre 14 et 15 ans). Seuls 5% ont commencé après 30 ans. Enfin, quand on leur demande la raison pour laquelle ils se sont mis un jour à en prendre, 77% répondent «par curiosité». Chez les consommateurs réguliers, ce qui prévaut le plus, en revanche, est l’envie de se détendre.
Lien vers les résultats complets de l'enquête (seulement en allemand)
http://www.20min.ch/community/umfragen/drogen/Drogen-Bericht.pdf
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http://www.rts.ch/info/suisse/4471172-les-specialistes-deconseillent-le-...
Les spécialistes déconseillent le "tout répressif" en matière de drogues
29.11.2012 22:29
Quatre ans jour pour jour après le "oui" des Suisses à la nouvelle loi sur la toxicomanie, des professionnels des addictions ont appelé jeudi à davantage miser sur la prévention des risques, notamment en Suisse romande.
Des professionnels des addictions ont appelé jeudi à Lausanne à utiliser toutes les mesures à disposition, de la répression à la prévention, pour lutter contre les problèmes de dépendance à la drogue. Quatre ans jour pour jour après le "oui" des Suisses à la nouvelle loi sur la toxicomanie, "le débat reste très politisé", a regretté Jean-Félix Savary, secrétaire général du Groupe romand d'études des addictions (GREA).
Le recours à la répression seule ne suffit pas, ont souligné plusieurs spécialistes. La politique "des quatre piliers" inscrite dans la loi offre d'autres pistes (thérapie, réduction des risques et prévention) qui doivent être mieux développées, rappelle Jean-Félix Savary.
"L'idéologie doit faire place au pragmatisme"
La Suisse reste dans le peloton de queue des pays européens en matière de prévention des addiction. Et cet aspect a été moins développé en Suisse romande qu'en Suisse alémanique. Ainsi, alors que toutes les grandes villes alémaniques disposent d'un centre d'accueil pour les toxicomanes et d'un lieu d'injection, seule Genève a ouvert une telle structure. De même pour la prescription médicale d'héroïne.
"L'idéologie doit faire place au pragmatisme. Un équilibre doit être trouvé entre santé publique, intégration sociale et ordre public", a expliqué Jakob Huber, directeur de Réseau Contact et pionner de la réduction des risques à Berne.
ats/ptur
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