Le cannabis : réel danger pour le QI... Cette enquête est un peu une tempête dans un verre d’eau.

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Zappiste: même si le cannabis était une drogue illicite "pas si douce" il n'y a aucune mort lié à sa consommation seule avec des millions de consommateurs réguliers vs 5 MILLIONS de morts annuellement, dans le monde, liés au tabac et l'alcool drogues licites avec le plus grand nombre de drogués.

Voire pire. Car contrairement à l’enquête qui affirme que les personnes commençant à fumer du cannabis à l’âge adulte ne souffrent d’aucun écart intellectuel, la consommation excessive d'alcool même à partir de 40 ans "expose à de sévères dommages physiques et intellectuels en vieillissant."

http://www.france24.com/fr/20120828-etude-scientifique-drogue-cannabis-d...

Dernière modification : 29/08/2012

- Drogues - Santé

Le cannabis : réel danger pour le QI... mais tout autant que l’alcool

Selon une étude néo-zélandaise parue lundi, la consommation régulière de cannabis dès l’adolescence aurait un impact néfaste sur le QI à l’âge adulte. Une conclusion à prendre avec précaution, selon Alain Rigaud, addictologue. Par Charlotte BOITIAUX (texte)

Fumer du chanvre indien n’est pas conseillé. L’avertissement n’a rien d’inédit, le milieu scientifique n’ayant jamais cessé de lister les conséquences néfastes engendrées par l’ivresse cannabique : diminution des capacités de mémorisation et d’apprentissage, hallucinations, anxiété, fatigue physique, difficultés de concentration voire même humeur dépressive...

Et pourtant, depuis lundi 26 août, une nouvelle tare est venue s’ajouter à cette longue liste de troubles psychiques : la perte de QI (quotient intellectuel). Selon une étude néo-zélandaise publiée par la revue scientifique américaine Proceedings of the National Academy of Sciences of the USA, la consommation régulière de cannabis dès l’adolescence pourrait avoir un impact sur les performances du cerveau à l’âge adulte. En clair, selon les résultats de cette étude, un homme de 38 ans ayant régulièrement consommé de la marijuana pendant la puberté perdrait plusieurs points de QI – jusqu’à huit - en comparaison avec un adulte non-fumeur du même âge, de taille et de poids similaires.

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont régulièrement testé à 13, 15, 18, 21, 26, 32 et 38 ans 1037 enfants nés dans les années 1972-1973. Chacun d’eux a effectué une batterie d’examens et subi des interrogatoires sous le sceau de l’anonymat – un gage de fiabilité, selon la revue, qui empêcherait l’écueil de la "demi-vérité". "Cette méthode d’analyse appelée ‘cohorte’ est particulièrement précieuse. Parce qu’elle est rare. Suivre les mêmes individus pendant près de trente ans est une étude exceptionnelle", explique Alain Rigaud, psychiatre et président de l’association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA). "Toutefois, les résultats de cette enquête doivent être pris avec discernement", ajoute-t-il. Car, au fond, estime-t-il, cette enquête est un peu une tempête dans un verre d’eau.

"Ne pas confondre effets neurotoxiques avec consommation épisodique"

Le cannabis ne serait donc pas une drogue si douce que cela ? "On le savait déjà. L’étude est fiable, mais tout ce qu’elle révèle doit être analysé en fonction du niveau de consommation", répond Alain Rigaud. "Les chercheurs nous disent que fumer régulièrement– c'est-à-dire plus d’un joint par jour – depuis l’âge de 13 ans jusqu’à ses 38 ans entraîne un déclin intellectuel. On s’en doutait ! Consommer autant sur une période aussi longue ne peut avoir que des impacts nocifs sur l’intellect et sur le comportement du consommateur", développe le spécialiste. Et de continuer. "Mais de tels consommateurs restent rares. D’ailleurs, l’étude ne dit pas combien de personnes sur les 1037 individus font partie de ces cas de fragilité intellectuelle, je pense qu’elles n’excèdent pas 5 %".

Alain Rigaud reste également placide à l’évocation de la consommation dès la puberté –période de la vie sur laquelle l’étude s’appuie considérablement pour justifier ses conclusions. "L’enquête insiste sur la consommation de cannabis à partir de l’âge de 13 ans. Une période très sensible pour le développement du cerveau. En fumant régulièrement, les jeunes peuvent perturber le processus cérébral normal. Cette conclusion non plus n’a rien d’un scoop." Elle doit toutefois être nuancée, ajoute l’expert. "Gare à ne pas tomber dans la psychose : il ne faut pas confondre ‘effets neurotoxiques délétères’ avec ‘consommation épisodique' voire 'plaisante' du cannabis".

Reste à savoir si le déclin intellectuel est un dommage irréversible - une question sur laquelle les chercheurs insistent tout particulièrement. "Il est fort probable que la récupération des facultés intellectuelles perdues ne soit que partielle", explique Alain Rigaud. L’arrêt de la consommation ne permet pas de restaurer complètement les "fonctions neuropsychologiques de ceux qui ont commencé [à fumer] à l’adolescence", peut-on également lire dans l’enquête.

Un constat tout aussi applicable à l’alcool, tient à préciser Alain Rigaud qui refuse de diaboliser le cannabis seul. "Toutes les conclusions de cette étude peuvent être appliquées à la consommation excessive d’alcool".

Le débit de boisson dès l’âge de 13 ans – à raison de plus d’un verre par jour – pendant 30 ans "conduira de la même façon à perturber considérablement le cerveau, à provoquer des troubles cognitifs graves et à abaisser le quotient intellectuel."

Voire pire. Car contrairement à l’enquête qui affirme que les personnes commençant à fumer du cannabis à l’âge adulte ne souffrent d’aucun écart intellectuel, la consommation excessive d'alcool même à partir de 40 ans "expose à de sévères dommages physiques et intellectuels en vieillissant."

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La validité : Le QI mesure-t-il l'intelligence ?

Un test est dit valide lorsqu’il mesure bien ce qu'il prétend mesurer. Dans le cas de l’intelligence, pour qu’un test soit invalide, il sera nécessaire (sans être suffisant) de démontrer que celui-ci ne mesure qu’une seule et unique dimension.

Jusqu'à présent, les méthodes utilisées pour mesurer le nombre de dimensions ne convenaient pas au traitement des données psychométriques. En effet, nous savons que l'analyse en composantes principales, tant prisée encore aujourd'hui, convient à des associations de type linéaire alors que la relation entre un score à un test et le QI est de type ogive normale.

Bien qu’il existe aujourd’hui des méthodes d’analyse qui répondent aux besoins spécifiques de la psychométrie (McDonald, 1967; Bock et al., 1988; Stout, 1987), il semble que les chercheurs soient peu enclins à remettre leurs pratiques en question. En effet, pour démontrer si oui ou non un test mesure bien le nombre de dimensions attendu, ceux-ci ont recours aux méthodes les moins fiables – et donc les plus sujettes à interprétation – dans plus de 80 % des publications (Fabrigar et al., 1999). Voilà, dans l’actuel, un portrait de la validité des tests psychométriques, et cela n’épargne pas la mesure du QI. Néanmoins, pour imparfaits qu'ils soient, ces tests permettent une approximation dans l'attente d'une batterie de tests cohérents.

À supposer que l'intelligence soit définie de façon consensuelle, il reste à savoir comment un test peut entendre la mesurer. C'est pourquoi on parle de batteries de tests, faisant appel à des techniques de tempérance, comme des évaluations du niveau de langage. L'expression, à l'aide d'un résultat chiffré de « l'intelligence » d'une personne, ne permet pas d'en appréhender de manière détaillée les différents aspects. C'est simplement une approximation.

Des individus particulièrement doués, voire géniaux, dans la discipline qui les passionne peuvent être très démunis dans d'autres domaines : vie courante, formalités administratives... ou tests : que l’on pense par exemple à Ampère, Chasles, (tous deux morts bien avant que Binet ne crée ses premiers tests), ou à Paul Erd?s ou encore à cet archétype du distrait représenté par le savant Cosinus (personnage de bande dessinées parues elles aussi avant l'apparition des tests).

D'autre part, la plupart des tests pratiqués pour mesurer le QI ne tiennent volontairement pas compte de certains aspects de l'utilisation de l'esprit humain : culture générale alias mémoire à long terme, certains aspects de la psychologie.

Enfin, les résultats permettent de calculer les capacités du cerveau confrontés à une expérience de réflexion le jour où cette expérience a été menée.

Les tests de QI ne mesurent qu'une certaine part de l'intelligence humaine, en effet la théorie des intelligences multiples prétend qu'il n'existe pas une ou deux intelligence mais huit voir neuf intelligences (Théorie des intelligences multiples d'Howard Gardner).

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Dérives possibles

Lorsque le QI est considéré comme mesure suprême de l'intelligence (et non comme la mesure de l'adaptation à des codes de raisonnements logiques prédéfinis, ce qu'il est réellement), son utilisation peut induire le classement des individus en « bons » et « inaptes », de façon plus ou moins nuancée et donc plus ou moins socialement acceptable.

Le QI a parfois été instrumentalisé pour étayer des propositions élitistes, eugénistes (positives ou négatives ; certaines personnes ont été soumises à un programme de stérilisations contraintes suite à de mauvais résultats à un test de QI. Cela s'est vu au Canada consécutivement à la loi dite Sexual Sterilization Act of Alberta, cf. le cas de Leilani Muir qui a poursuivi en justice et gagné le procès qu'elle a intenté contre la province d'Alberta). L'utilisation du QI a aussi servi à étayer des thèses racistes[Par qui ?] et cela bien que la définition du QI ne fasse nulle part l'hypothèse que celui-ci, chiffre établi à un instant donné, soit inné ni définitif.

Le livre très controversé The Bell Curve ressuscite une ancienne thèse de racisme scientifique, en soulignant une différence statistique d'« intelligence » entre Américains blancs et noirs en fonction de tests de QI. Selon cette étude (fondée sur des critères ethniques, admis aux États-Unis), les Juifs ashkénazes seraient plus intelligents que les Asiatiques qui seraient en moyenne un peu plus intelligents que les Blancs, eux mêmes en moyenne plus intelligents que les Hispaniques ; les Noirs étant les moins intelligents en moyenne. L'ouvrage ne met toutefois pas l'accent sur les corrélations socio-culturelles comme variables explicatives. La plus couramment soulevée est qu'il s'agit, non d'ethnies dispersées aux quatre coins du globe, mais de citoyens américains traités différemment, selon justement leur phénotype et leur appartenance sociale (par exemple, le taux de mortalité à la naissance des enfants noirs américains est supérieur ou égal aux taux de mortalité rencontrés dans le tiers-monde[réf. nécessaire], sans que l'on étudie si ce même taux de mortalité de Noirs américains est inférieur à la moyenne d'Américains blancs) ; même si les défenseurs du livre ont soutenu qu'en contrôlant la catégorie socio-économique, on trouvait les mêmes différences de QI20.

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