Luxembourg: Tests de drogue: les élèves réagissent. (Pourquoi le personnel des lycées a été exempté ?)

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Tests de drogue: les élèves réagissent
2012-01-25 08:54:00

La consommation de drogues par les jeunes, du cannabis principalement, ne cesse de susciter le débat.

De notre journaliste Christiane Kleer

Hier, l'organe représentatif des élèves a réagi pour la première fois. La CNEL refuse que les jeunes tombent sous le coup d'une suspicion généralisée et met en cause la légitimité des tests de dépistage ordonnés récemment par les directions de plusieurs lycées.

Le mail qu'un élève du lycée technique agricole a envoyé à la presse sous couvert d'anonymat, fin novembre dernier, avait jeté un pavé dans la mare. Les tests d'urine réalisés dans son établissement scolaire n'ont pas tardé à susciter une large discussion sur la consommation de drogues dans les lycées du pays. Dans ce contexte, la ministre de l'Éducation nationale, Mady Delvaux-Stehres, fut bombardée de questions parlementaires, principalement issues des rangs des partis de l'opposition. Et en effet, elle n'a pu que confirmer ce qui était déjà bien connu sur le terrain: parmi les élèves des lycées luxembourgeois, la consommation de drogues, du cannabis principalement, est une réalité. Selon l'étude HBSC (Comportement sanitaire des enfants d'âge scolaire), 19,5% des 7000 élèves interrogés ont indiqué en 2010 avoir déjà pris des drogues au moins une fois dans leur vie. Et ils étaient 15,5% à en avoir consommé au cours des douze mois précédents.
La ministre ne s'en cache pas, elle juge légales les initiatives entreprises par certains lycées pour en savoir plus sur la consommation de stupéfiants par leurs élèves. Au cours des dernières semaines, le lycée technique du Centre de Luxembourg et le lycée privé Sainte-Anne d'Ettelbruck sont venus se rajouter à la liste des établissements scolaires où des tests ciblés ont eu lieu.

Tests de drogue: des résultats douteux

Hier, l'organe représentatif des élèves, la Conférence nationale des élèves du Luxembourg (CNEL), est venu livrer sa première contribution au débat. Soutenus par l'Union nationale des étudiant-e-s du Luxembourg et par le Conseil supérieur de la jeunesse, ses membres ont fait part de leur indignation dans un communiqué de presse. La CNEL critique «la suspicion généralisée» à laquelle sont désormais confrontés des milliers d'élèves. Celle-ci serait «sans sujet». D'autant plus que les résultats d'un test d'urine, par exemple, ne sont pas forcément fiables. «La consommation de cannabis reste prouvable sur le long terme et le moment de la consommation ne peut donc pas être déterminé avec précision», peut-on lire dans le communiqué en question.

Autrement dit, il s'avère impossible de préciser si l'élève, dont le test est positif, a fumé son joint le matin devant le lycée ou le mois dernier dans une soirée entre amis. C'est pourquoi la CNEL appelle les autorités à faire une distinction entre les affaires privées d'un élève et sa vie scolaire. «Dans le cas d'une consommation de drogues en dehors des heures de cours, le lycée ne peut pas demander des comptes aux jeunes», estiment les membres de la Conférence. De surcroît, ces derniers revendiquent qu'un test de dépistage ne soit réalisé que lorsqu'un indice sûr existe et que les parents de l'élève ainsi que lui-même se déclarent d'accord.

Enfin, les représentants des élèves se demandent pourquoi le personnel des lycées a été exempt de tout contrôle. Une question qu'ils estiment «légitime». Plutôt que de continuer à réaliser des «contrôles arbitraires», la CNEL suggère l'élaboration d'une stratégie de prévention de l'usage des drogues ainsi qu'un débat généralisé sur le problème des drogues dans toute la société.

Suite à la demande que les verts ont introduite auprès du président de la Chambre des députés, la semaine dernière, un tel débat devrait au moins avoir lieu lors d'une séance plénière du Parlement au cours des semaines qui viennent.

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