Descente de police à la Cannabis cup d’Amsterdam: une première

Forums: 

http://blogs.lesinrocks.com/droguesnews/2011/11/24/descente-de-police-a-...

Descente de police à la Cannabis cup d’Amsterdam: une première
24/11/2011

Vidéos:

http://www.youtube.com/watch?v=mbRLiV47oJ0&feature=player_embedded

http://www.youtube.com/watch?v=_u7rTMLo5WY&feature=player_embedded

Si le gouvernement néerlandais avait voulu envoyer un message clair sur sa détermination à faire la chasse aux narcotouristes, il ne s’y serait pas pris autrement. Pour la première fois en 24 ans, la police a en effet effectué ce jeudi une descente à la Cannabis cup organisée à Amsterdam par le magazine spécialisé High Times.
Les participants ont été invités à quitter la halle d’exposition afin d’être fouillés par les forces de l’ordre à la sortie. Deux heures ont été nécessaires à la cinquantaine d’officiers de police et aux deux douzaines d’agents du fisc pour vider la halle d’expo. Selon un message sur Twitter de Dana Larsen, ancien rédacteur en chef du magazine canadien Cannabis Culture, présent sur place:

« Tout le monde verra son herbe confisquée mais personne ne sera poursuivi. C’est la première fois que ça arrive en 24 ans. »

Toujours selon Dana Larsen, sur le site de Cannabis culture:

« J’ai demandé à un policier la raison de cette descente et il m’a expliqué que des agents sous couverture avaient enquêté au sein de l’expo mardi et avaient constaté des violations de l’opium act. »

La Loi sur l’opium régit le statut des drogues aux Pays-Bas, où le cannabis n’est pas légal mais toléré à certaines conditions. Le policier aurait ainsi expliqué que des exposants offraient des échantillons gratuits d’herbe ou de hasch ou encore proposaient de tirer sur des bongs pour goûter leur produit. Ce qui rentre en contradiction avec l’interdiction de toute publicité ou de tout prosélytisme prévue par la loi néerlandaise. Ayant moi-même fréquenté l’endroit par le passé, l’accusation est plus que crédible, mais cela n’avait jamais dérangé qui que ce soit jusque-là. Un seul exposant aurait été arrêté pour avoir dépassé le stock de cannabis autorisé.

Selon les responsables de High Times, cette descente serait due à « une incompréhension » avec les autorités, qui aurait été finalement réglée avant le dernier jour de l’exposition, ce jeudi, qui devrait donc se dérouler normalement.

La Cannabis cup est organisée depuis la fin des années 80 aux Pays-Bas par le magazine américain. Le grand public, en majeure partie des touristes étrangers et particulièrement américains, paie le droit d’être jury puis vote pour les différents types d’herbe ou de hasch en compétition, comme pour les meilleurs cofee shops. Une coupe gagnée à la High Times Cannabis Cup assure d’importants débouchés aux sociétés commercialisant notamment les graines de cannabis.

Une autre Cannabis cup, néerlandaise celle-là, est organisée chaque année par le magazine local Highlife. Les juges y sont cette fois des « professionnels », néerlandais pour la plupart, choisis pour leur connaissance du cannabis.

Cette descente de police intervient dans un contexte tendu aux Pays-Bas. Le gouvernement conservateur, minoritaire au Parlement, cherche à éloigner les touristes des cofeee shops. Selon ses plans, ces cafés où le cannabis est en vente libre deviendraient des clubs privés réservés aux membres. Seuls les résidents néerlandais pourraient obtenir les « weed pass » nécessaires.

Mais cette mesure n’est pas du goût de tout le monde aux Pays-Bas et en particulier des maires de grandes villes, qui sont, aux termes de la loi, chargés de faire appliquer la réglementation sur le cannabis. Le maire travailliste d’Amsterdam a ainsi publiquement exprimé son opposition au projet du gouvernement, qui ne devrait donc pas concerner la principale ville du pays avant un petit bout de temps. Le passe cannabis pourrait par contre entrer en application dès janvier 2012 dans les villes du Sud, dont Maastricht, les plus concernées par le « narco-tourisme ».

Faute de pouvoir forcer les maires à appliquer ses nouvelles mesures, le gouvernement semble adresser, avec la descente d’hier, un message explicite aux centaines de milliers de touristes qui viennent chaque année à Amsterdam profiter de la tolérance battave: nous ne voulons plus de vous.

Arnaud Aubron

----------------------
Zappiste:

http://www.parl.gc.ca/Content/SEN/Committee/371/ille/library/history-f.h....

La Convention internationale de l'opium de 1912 (La Haye)

L’HISTORIQUE ET L’ÉVOLUTION DES PRINCIPALES CONVENTIONS INTERNATIONALES DE CONTRÔLE DES STUPÉFIANTS

Produit pour le comité sénatorial spécial sur les drogues illicites

Jay Sinha
Division du droit et du gouvernement

Le 21 février 2001

BIBLIOTHÈQUE DU PARLEMENT

--------------------------------------------------------------------------------

TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ

INTRODUCTION : Les Trois Conventions

LE CONTEXTE HISTORIQUE MENANT AUX TROIS CONVENTIONS : AVANT 1961

A. La Conférence de Shanghai (1909)
B. La Convention internationale de l’opium de 1912 (La Haye)
C. Les Conventions de l’opium de Genève (1925)
D. La Convention de Genève pour limiter la fabrication et réglementerla distribution des stupéfiants (1931) / Accord de Bangkok sur la consommation d’opium (1931) 15
E. La Convention pour la répression du trafic illicite des drogues nuisibles (Genève, 1936)
F. La Deuxième Guerre mondiale
G. Le Protocole de Lake Success (1946)
H. Le Protocole de Paris (1948)
I. Le Protocole de l’opium de New York (1953)

LE CONTEXTE, LES NÉGOCIATIONS ET LES RÉSULTATS DES TROIS CONVENTIONS

A. La Convention unique sur les stupéfiants de 1961
B. Convention sur les substances psychotropes
C. Protocole portant amendement à la Convention unique sur les stupéfiants de 1961
D. Convention contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

--------------------------------------------------------------------------------

L’HISTORIQUE ET L’ÉVOLUTION DES PRINCIPALES CONVENTIONS INTERNATIONALES DE CONTRÔLE DES STUPÉFIANTS

RÉSUMÉ

Le cadre juridique et administratif actuel du contrôle international des stupéfiants est exposé dans trois conventions internationales négociées sous l’égide des Nations Unies (ONU) :

la Convention unique sur les stupéfiants de 1961 (la Convention unique), modifiée par le Protocole portant amendement à la Convention unique sur les stupéfiants de 1961;
la Convention sur les substances psychotropes (la Convention sur les psychotropes);
la Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes (la Convention contre le trafic illicite).
Dresser un historique du contrôle international des stupéfiants permet de constater les fondements philosophiques et pratiques qui sous-tendent les conventions. Amorcé à une époque marquée par le racisme et des guerres commerciales coloniales, le contrôle des stupéfiants axé sur la prohibition s’est étendu à l’échelle internationale à l’insistance des États-Unis. L’Amérique et les puissances coloniales devaient faire face aux effets de la toxicomanie à l’intérieur de leurs frontières, mais au lieu de s’attaquer à la fois à la « demande » – le caractère sociomédical du problème – et à l’« offre », elles ont ciblé uniquement l’offre et tenté de bloquer l’entrée des stupéfiants dans leurs territoires. Ce faisant, elles ont acquis du capital politique à l’intérieur de leurs frontières tout en déplaçant le fardeau et les coûts du contrôle des stupéfiants, principalement vers les pays en voie de développement asiatiques et latino-américains, qui n’avaient ni la disposition culturelle ni les ressources requises pour procéder à une telle ingérence – ni la puissance économique ou militaire qui leur aurait permis de refuser ce qu’on leur imposait. L’attention accordée par les pays occidentaux à la prohibition a aussi eu pour effet de stimuler la croissance et le développement du commerce mondial des drogues illicites. Ironiquement, le système s’est avéré peu efficace pour ce qui est de contenir l’approvisionnement en stupéfiants à la source. Néanmoins, les activistes qui mettaient l’accent sur l’éradication de l’offre ont dans une large mesure atteint leur objectif de créer un système international de contrôle des stupéfiants axé sur la prohibition.

La Convention unique réunissait les éléments du système de contrôle élaboré sous l’égide de l’ONU en un document principal sur le contrôle des narcotiques – un instrument reflétant surtout les compromis entre les intérêts nationaux et économiques des pays occidentaux producteurs de médicaments. La Convention sur les psychotropes a marqué un affaiblissement de la structure de contrôle, reflétant l’influence déterminante des intérêts pharmaceutiques européens et nord-américains au long des négociations. La Convention contre le trafic illicite a solidement mis en place un système de droit criminel international qui mise sur la criminalisation et la pénalisation pour lutter contre le trafic mondial des stupéfiants.

Bien que les trois conventions accordent aux pays membres une certaine marge de manœuvre pour formuler des stratégies de contrôle des stupéfiants adaptées à leurs propres réalités socioculturelles, politiques et économiques, cette flexibilité est clairement restreinte par une structure générale axée sur la prohibition et la criminalisation.

Commentaires

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.