Le retour en force des drogues dures.

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Le retour en force des drogues dures
Publié le lundi 31 janvier 2011 à 07H51

Jusqu’à la saisie record de 10 kg, la semaine dernière dans le Var, c’est au travers d’un « trafic de fourmis » avec l’Italie que l’héroïne refait son apparition sur la Côte
« Il y a un problème avec le CD. Je viens d’avoir l’ingénieur du son. Il s’est pris un retour de fou dans le casque. Un truc incroyable. On parle plus que de ça… Sur BFM, LCI… C’est partout ! »

Il est vrai que l’info avait monopolisé le paysage audiovisuel français en ce début d’année 2009 : l’héroïne, qui plus est, frelatée, était de retour. Avec une quarantaine d’overdoses – dont une mortelle – en seulement quelques jours, elle faisait à nouveau des ravages en banlieue parisienne. Du coup, les pouvoirs publics sonnaient l’alerte. De quoi saturer les ondes hertziennes… et mobiles !

Dans un bureau de la brigade de recherche d’Évreux, les gendarmes de l’Eure captaient alors cette drôle de conversation codée émise depuis Nice : « Il y a un problème avec le CD… » Autrement dit la livraison. Car, c’est depuis la Côte d’Azur que l’approvisionnement en héroïne des quartiers périphériques de la Capitale s’organisait. Les gendarmes, sur le coup depuis plusieurs semaines déjà, s’en doutaient. Mais plus question d’attendre. La dangerosité du produit écoulé avait contraint les enquêteurs à agir au plus vite. Résultat : de bien maigres saisies. À l’époque du moins.

Augmentation à la marge

Car ces derniers mois, les prises d’héroïne se sont multipliées. Notamment dans les Alpes-Maritimes. « Sur les 16 filières de drogue que nous avons démantelées en 2010, révèle le commissaire divisionnaire Philippe Frizon, chef d’antenne de la PJ de Nice, six donnaient dans l’héroïne, contre cinq pour le cannabis, qui est pourtant le produit de base en matière de drogue. » Jérôme Reynaud, coordinateur santé de la Mutualité Française PACA, confirme : « Aujourd’hui, 50 % des élèves de Première déclarent avoir déjà expérimenté le cannabis. Même, s’il a été multiplié par trois ces dernières années, le pourcentage de ceux qui ont déjà touché à l’héroïne n’excède pas 1,5 %. Quant à la cocaïne c’est 3,2 % des jeunes. »

Sans vouloir sous-estimer le phénomène, Jérôme Reynaud tient néanmoins à le pondérer : « Oui, il y a une recrudescence des drogues dures. Nous avions nous-même alerté les pouvoirs publics sur la plus grande disponibilité de la cocaïne… il y a déjà douze ans ! Mais l’usage de ce produit, comme de l’héroïne, reste malgré tout marginal. »

« Trafic de fourmis » avec l’Italie

Pour preuve, les filières d’approvisionnement en héroïne sur la Côte d’Azur relèveraient moins d’organisations criminelles structurées que du « trafic de fourmis ». C’est ainsi que Stéphane Akoka, de l’association Entractes, désigne ces consommateurs réguliers qui n’hésitent pas à jouer les mules entre l’Italie et la France. « Ils vont se fournir de l’autre côté de la frontière et reviennent avec 200 ou 250 gr d’héroïne. Une partie est pour leur consommation personnelle. L’autre est revendue pour financer leur propre usage. » Car, confie Jérôme Reynaud, « l’héroïne est toujours restée présente sur les marchés de Vintimille ou de Gênes ».

Par contre les hauts lieux du deal azuréen – « le vieux Vallauris ou encore le foyer Sonacotra » – ont fermé à la fin des années 90. À l’époque, c’était les « années Sida » et l’usage de drogue par injection était le premier mode de contamination. De quoi dissuader. Tout au moins les consommateurs potentiels. Car les trafiquants ont bien tenté de se défaire de l’image de mort véhiculée par l’héroïne en lui donnant un nouveau nom : « rabla », poussière en arabe.

« Le problème, c’est qu’aujourd’hui l’héroïne ne véhicule plus forcément cette image négative, notamment auprès des jeunes publics. C’est l’effet pervers des trithérapie. Certains pensent même que le Sida est une maladie chronique. » Plus encore que la disponibilité du produit voilà bien ce qui inquiète Jérôme Reynaud.

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http://www.24heures.ch/vaud-regions/actu-vaud-regions/heroine-nouveau-pi...

L’héroïne, nouveau piège des jeunes de moins de 24?ans
Recrudescence | A 20?francs la dose, l’héroïne s’est infiltrée chez les jeunes. Vulnérables et prêts à tester toutes les drogues, ils se bousculent chaque soir à la porte du Distribus à Lausanne.

Pascale Burnier | 31.01.2011 | 00:00

Le défilé n’en finit pas. Quatre seringues, vingt, cent seringues. Un peu de désinfectant, deux, trois sachets d’ascorbine pour diluer l’héro, une cuillère, des cotons, parfois de la pommade. Les doigts engourdis par le froid glacial, chacun ressort, son sachet plastique à la main. Avant le shoot illusoirement libérateur. Comme chaque jour de 17?h à 21?h, le Distribus posté près de la Riponne à Lausanne fournit du matériel stérile aux toxicomanes. Depuis 2007, les visages ont rajeuni. En deux ans, le nombre d’utilisateurs de moins de 24?ans a doublé, passant de 6,5% à 13% en 2009. Une augmentation qui s’est poursuivie l’an dernier et qui est confirmée par plusieurs acteurs du milieu de la toxicomanie.

La porte arrière du bus s’ouvre. 18?h, une sortie de boulot comme une autre. Bleu de travail sous un gros pull de laine et bonnet sur la tête, Luc* s’avance vers le comptoir pour reprendre quelques aiguilles. A 25?ans, il n’est pas parmi les plus jeunes, mais aligne déjà six années de dope. Le regard soutenu, le jeune homme n’a rien d’un toxicomane. Rien d’un mec aux paroles ralenties, aux ongles salis par la rue, aux vêtements transpirants la bière, aux dents rongées par les cocktails explosifs. Luc est arboriculteur viticulteur. Mais chaque matin avant de partir au travail et chaque soir en rentrant, il injecte dans ses veines une dose d’héroïne. Sans que son patron, ni sa petite amie, ne le sachent. «J’arrive très bien à bosser quand j’ai ma dose. Je suis motivé, je coupe mes arbres. C’est si j’ai rien que j’suis mal.»

Le travail et la dope

Comme beaucoup, Luc n’a pas commencé par les injections. Mais par sniffer et inhaler cette drogue devenue si bon marché. La dose ne coûte que 20?francs. «Avec l’héro, tout va très vite. En quelques booms, je suis parti dedans», balance-t-il le regard résigné. Aujourd’hui, il suit un traitement à la méthadone. Une question de survie. «Quand j’ai pas le fric, plutôt que courir de tous les côtés et d’être mal à en crever, j’ai ça.»

Luc laisse la place à une femme, la trentaine. «Coucou les filles, je veux juste deux oranges», lance-t-elle aux deux collaboratrices du Distribus en parlant d’un type d’aiguille. «T’es sûre que t’as tout ce qu’il te faut?» «Oui, oui, moi tu sais j’ai deux petites filles alors je fais gaffe.» La trentenaire dégaine 40 centimes, le prix de deux seringues. Un jeune homme fait son apparition. 24?ans, aussi en bleu de travail. Suivi d’un autre d’une quarantaine d’années, jolies chaussures en cuir et veste en daim. Il extrait rapidement de son sac à dos six seringues ensanglantées et s’en procure trois nouvelles.

Vient cette femme soigneusement maquillée qui se débarrasse de son tas de 90 seringues et en reprend 60. Puis une prostituée qui se réapprovisionne en préservatifs. Une jeune fille de 21?ans emporte deux feuilles d’aluminium pour fumer de l’héroïne. Veste à capuche, encore un jeune homme de 22?ans. Alors, quand un junky habitué de la place de la Riponne, arborant cette maigreur révélatrice de son enfer, s’affale sur le petit banc du bus, on se prend détestablement à penser: quand même il y en a.

Car trois heures au Distribus suffisent à provoquer une claque funeste qui balaie les stéréotypes. Non, toxicomane ne veut pas dire forcément marginal. Dans le canton, on estime que 3500?personnes s’injectent régulièrement de la drogue. Au Distribus, géré par la Fondation Accueil à bas seuil (ABS), ils sont chaque soir plus de soixante à s’équiper pour rejoindre les paradis artificiels. Et, oui, des jeunes plus ou moins meurtris par l’héroïne sont bien là. Même une dizaine de mineurs, confie Laurence, une des collaboratrices. «Certains n’ont que 15?ans.»

Ce soir-là, comme la plupart du temps, l’ambiance est joviale. Alors, avec les têtes connues, souvent on rit. On s’assure aussi qu’ils n’ont pas de problème de santé, qu’ils procèdent au mieux pour prendre leur drogue. Mais avec les âmes juvéniles, on tente surtout d’entamer la discussion. «Avec tous ces nouveaux jeunes, il faut du temps pour qu’ils se confient. Notre but, en plus d’être sanitaire, est bien sûr de créer un lien avec eux et de les aider.» Car souvent ils n’ont pas conscience de leur problème. «Ils vivent une lune de miel avec les produits. Ils croient qu’ils maîtrisent leur consommation et ne sont pas comme les autres toxicomanes, révèle Nicolas Pythoud, directeur de la Fondation ABS. Il faut donc agir au plus vite avant leur chute dans l’isolement social.»

* prénom d’emprunt

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Zappiste: "Jeter le bébé avec l'eau du bain" !

Les politiques et policiers etc. qui continuent à mentir, désinformer, courent le risque que des jeunes qui vont essayer le cannabis se rendent compte que ce n'était pas aussi démoniaque que ce que la chrétienté caquetait.

Alors certains vont essayer l'héroïne se disant "si ils m'ont menti pour le cannabis pourquoi devrais-je les croire pour les autres drogues ?".

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