Bull schiste !

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«Pour chaque fracturation, on utilise 10 millions de litres d’eau. Quant aux additifs chimiques ajoutés à l’eau pour fracturer le schiste, impossible de savoir exactement leur composition, car les recettes sont protégées par le secret industriel. Cette énorme quantité d’eau contaminée doit ensuite être ramenée à la surface, ce qui pose d’autres risques de contamination. Les prélèvements d’eau dans une rivière, pour remplir des citernes de camions, ne nécessitent pas d’autorisation gouvernementale et sont gratuits.»

«Les compagnies gazières sont au-dessus de toutes les lois. Elles n’ont pas non plus à respecter les règlements de zonage municipaux ou les schémas d’aménagement des municipalités régionales de comté (MRC).

Les citoyens sont sans recours, car les propriétaires de terrains ne sont pas propriétaires du sous-sol. Ces propriétaires, ce sont les compagnies gazières qui ont obtenu du gouvernement des permis (claims) pour toute la Vallée du Saint-Laurent. Elles peuvent en conséquence acquérir, à l’amiable ou par expropriation, tout bien nécessaire à l’accès au terrain ou à l’exécution de travaux d’exploration ou d’exploitation. Pas besoin de la permission des propriétaires terriens pour agir à leur guise.

Même les municipalités qui s’opposent à l’exploitation du gaz de schiste sur leur territoire ne peuvent rien faire pour empêcher les compagnies gazières de s’installer chez elles. Les projets n’ont pas besoin d’obtenir un certificat d’autorisation environnemental.

http://www.ameriquebec.net/actualites/2010/09/11/le-quebec-producteur-de...

Le Samedi 11 septembre 2010
Environnement • Québec

Le Québec, producteur de gaz naturel
Il n'y a pas d'urgence: le gaz ne s'échappera pas

Des puits de gaz naturel de schiste, appelés aussi shales d’Utica, poussent comme des champignons sur des terres agricoles de la rive-sud du St-Laurent entre Montréal et Québec. Tout ça inquiète, fait peur et fait se poser un tas de questions sociales et économiques. Une grosse surprise qui perturbe fort le quotidien tranquille de villages champêtres. Le chez-soi des agriculteurs est envahi par des dragons robotisés qui y crachent du feu. Des rampes de lancement de la Nasa. Ce gaz est moins cher que celui provenant d’un terminal méthanier. L’industrie du gaz de schiste est née au Texas.

Le sous-sol québécois, de part et d’autre de l’autoroute 20, contiendrait des réserves récupérables de 10 000 à 25 000 milliards de pieds cubes. De quoi générer des milliards de dollars en profits pour les entreprises qui pourront profiter de la manne. Les premiers puits de gaz pourraient être raccordés au réseau de Gaz Métro à la mi-2011, soit un à Saint-Édouard-de-Lotbinière et un à Leclercville, à deux pas de la ville de Québec.

Tous les exploitants, sauf l’entreprise québécoise Junex, sont des étrangers de l’Alberta, de l’Ontario, de la Nouvelle-Écosse et autres pays. Des étrangers s’apprêtent à contrôler l’actionnariat de Junex. En Norvège, le pays est actionnaire majoritaire de son gaz et de son pétrole.

L’objectif, c’est l’autosuffisance du Québec en gaz naturel. Actuellement la province doit importer de l’Alberta 100% du gaz nécessaire pour combler ses besoins industriels, institutionnels et résidentiels. Pas besoin des deux ports méthaniers projetés, l’un à Lévis et l’autre à Cacouna. L’industrie prévoit que les réserves québécoises pourraient répondre à la demande de gaz de clients québécois pendant plus d’un siècle.

Pour récupérer le gaz enfoui dans le roc, il faut utiliser une technologie extrêmement complexe de fracturation hydraulique. La technique consiste, grosso modo, à creuser un trou à une profondeur variant de 1 à 3 kilomètres, puis à forer des galeries horizontales pour récupérer le maximum de gaz à partir d’un seul puits. On crée alors de petites explosions et on injecte des grandes quantités d’eau, de sable et de solvants, à très haute pression pour fissurer la roche (schiste) et libérer le gaz.

Pour chaque fracturation, on utilise 10 millions de litres d’eau. Quant aux additifs chimiques ajoutés à l’eau pour fracturer le schiste, impossible de savoir exactement leur composition, car les recettes sont protégées par le secret industriel. Cette énorme quantité d’eau contaminée doit ensuite être ramenée à la surface, ce qui pose d’autres risques de contamination. Les prélèvements d’eau dans une rivière, pour remplir des citernes de camions, ne nécessitent pas d’autorisation gouvernementale et sont gratuits.

Aux États-Unis, le gaz de schiste est exploité depuis quelques années déjà. On y compte près de 500 000 puits d’exploitation dans 32 États. Dans la Belle Province, ça commence à peine. On compte actuellement une quinzaine de puits en phase de forage ou d’exploration, ça va en s’intensifiant. Près de 500 permis ont déjà été octroyés.1

Les compagnies gazières sont au-dessus de toutes les lois. Elles n’ont pas non plus à respecter les règlements de zonage municipaux ou les schémas d’aménagement des municipalités régionales de comté (MRC).

Les citoyens sont sans recours, car les propriétaires de terrains ne sont pas propriétaires du sous-sol. Ces propriétaires, ce sont les compagnies gazières qui ont obtenu du gouvernement des permis (claims) pour toute la Vallée du Saint-Laurent. Elles peuvent en conséquence acquérir, à l’amiable ou par expropriation, tout bien nécessaire à l’accès au terrain ou à l’exécution de travaux d’exploration ou d’exploitation. Pas besoin de la permission des propriétaires terriens pour agir à leur guise.

Même les municipalités qui s’opposent à l’exploitation du gaz de schiste sur leur territoire ne peuvent rien faire pour empêcher les compagnies gazières de s’installer chez elles. Les projets n’ont pas besoin d’obtenir un certificat d’autorisation environnemental.

Sur chaque chantier, le terrain est illuminé vingt-quatre heures sur 24, le bruit est omniprésent et le cortège de camions d’eau défile sans cesse. Les travaux ne durent qu’un mois et demi par année. Règle générale l’entreprise est locataire sur une terre agricole. C’est un peu plus payant que si on cultivait le champ. Les puits de gaz de schiste doivent être stimulés, tous les cinq à sept ans, pour qu’ils continuent de produire. C’est un contrat chaque année, avant que le puit soit à sec. Les gazières promettent que l’espace loué sera remis à l’état naturel, comme avant.

Une même compagnie doit creuser des dizaines de puits sur autant de sites pour tirer le maximum de son gisement.

Les entreprises gazières sont de bons citoyens corporatifs. Elles ont un joker, financer diverses activités sociales, culturelles et économiques dans les municipalités. Surtout des jobs payantes et durables. Elles garantisent une exploitation sans rique et plus propre que propre. À croire ou à subir.

Il n’y a pas d’urgence: le gaz ne s’échappera pas. Le marché est de plus en plus abondant. La surabondance d’énergie fait fléchir les prix et aggrave la boulimie si néfaste au climat. Le gaz de schiste est une ressource répandue dans plusieurs provinces canadiennes et États américains. Le risque des pertes des investisseurs s’amplifie. Le seul véritable facteur qui pousse à une exploitation rapide est l’expiration des permis octroyés aux compagnies. Ce gaz acquiert plus de valeur en restant là où il dort depuis des millénaires .

En cohérence avec le principe de précaution, il faut exiger des études d’impacts aux échelles locale, régionale et macrorégionale de ce développement industriel majeur; ces études doivent être à l’abri de toute collusion politico-économique.

Le gouvernement libéral Charest est très favorable aux compagnies gazières.Il refuse de mettre un terme à l’exploitation des gaz de schiste, sous la forme d’un moratoire.

Nos dirigeants politiques n’ont pas la compétence, et encore moins la confiance des citoyens, pour donner le feu vert aux promoteurs.

L’Association Pétrolière et Gazière du Québec participe à un task force qui associe l’industrie et le gouvernement pour développer un cadre de travail, essentiel pour un plein développement commercial. Cela ressemble au loup qui travaille à la rédaction des lois de la bergerie.

La logique économique pure ne suffit pas. L’exploitation d’une telle ressource a des impacts environnementaux et des coûts pour la collectivité qu’il faut intégrer à la réflexion avant de rêver aux milliards. C’est l’essence du développement durable. Et c’est le rôle d’un organisme comme le BAPE de trouver le juste équilibre.

Le BAPE disposera de cinq mois en tout, jusqu’au 4 février 2011, pour consulter la population, les experts, les groupes de pression et les responsables des différents ministères avant de remettre son mémoire.

Avec les audiences du BAPE, contrôlé par la gang à Charest, on risque fort de se retrouver devant une parade qui ne servira qu’à jeter de la poudre aux yeux afin de légitimer et favoriser largement l’industrie du gaz de schiste.

Les redevances sur le droit d’explorer, les prélèvements d’eau, les droits sur l’exploitation, posent problème. Elles doivent être subtantiellement augmentées. Actuellement on donne notre ressource à prix de vente de garage. Le gouvernement doit cesser d’attribuer des subventions et des déductions fiscales à ses tizamis gaziers .

En 2007-2008, alors que le prix du pétrole battait des records sur le marché, l’Alberta a reçu 10 milliards en redevances. C’est beaucoup d’argent, mais c’est seulement l’équivalent des profits de l’année de Suncor et Encana, deux des 150 entreprises actives sur son territoire.

Mieux vaut attribuer l’exploration et l’exploitation du gaz et du pétrole du Québec à un monopole d’État nommé Énergie-Québec. Ça serait plus payant pour le Québec et ça aiderait la province à sortir rapidement du rouge budgétaire. Ce n’est pas la position du PQ-Marois ni celle des libéraux Charest.

« Les citoyens doivent exiger la mise en place de dispositions légales pour rendre les élus imputables et passibles de sanctions pour toute mesure qui contribuerait à brader la richesse collective des ressources naturelles du territoire québécois à des intérêts privés. Toute tergiversation ou tout refus de prendre de tels engagements devraient conduire les citoyens à réclamer et obtenir la démission des élus.» – Serge Genest, Québec

Mes références
Jessica Nadeau sur le trottoir, Rue Frontenac, août 2010
Jean-Robert Sansfaçon, Alexandre Shields, Louis-Gilles Francoeur, Le Devoir, août 2010
Collectif d’auteurs en opposition, Le Devoir et dans l’Aut’Journal, août 2010
Charles Côté, Alain Dubuc, La Presse, août 2010
Liens d’information: Documentaire-choc américain,pas encore disponible au Canada et Le SIGPEG du Ministère des ressources naturelles du Québec [?]

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