La Ronde trop Square doit verser 2000 $ (feuilles) à un ado de 17 ans

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Publié le 28 août 2010 à 05h00 | Mis à jour le 28 août 2010 à 05h00

La Ronde doit verser 2000 $ à un ado de 17 ans

Ian Bussières
Le Soleil

(Québec) Déjà dans l'embarras en raison de son code vestimentaire à la suite de l'expulsion il y a quel­ques jours d'un homme de race noire qui portait un t-shirt de Bob Marley décoré d'images de feuilles de marijuana, le parc d'attractions La Ronde de Mont­réal vient d'être con­dam­né à verser 2000 $ à un adolescent de 17 ans qui avait été expulsé en 2008 pour avoir porté un t-shirt orné d'un doigt d'honneur.

Alors âgé de 15 ans, Gabriel Léves­que, de Saint-Hubert, avait ache­té une passe saisonnière le 15 juin 2008 et était entré dans le parc d'at­tractions vers 10h30. Ce n'est que cinq heures plus tard que deux agentes de sécurité l'interpellent et qualifient de blasphématoire son t-shirt montrant un doigt d'hon­neur arborant l'esquisse d'un sourire et l'inscription «Have a nice day».

Le jeune homme avait alors demandé la permission de porter son chandail à l'envers, ce qui lui a été refusé. Les agentes l'ont plutôt invité à sortir du site ou à acheter un chandail mis en vente sur place.

L'adolescent a alors quitté les lieux en maugréant à propos de ce qui venait de lui arriver pour ensuite voir trois agents de sécurité l'encercler et lui annoncer qu'en raison de son langage inapproprié, son laissez-passer était suspendu pour un mois. On l'amène aussi au bureau de sécurité et on le place dans un endroit où il ne peut ni parler à l'ami qui l'accompagnait, ni téléphoner à son père, qui est joint par les agents.

Trois jours après les incidents, le père de Gabriel, Simon Léves­que, se rend à la guérite de La Ron­de et conteste la suspension. On lui annonce alors que son fils est maintenant suspendu pour l'été et que s'il continue à protester, ce sera «pour la vie». Il a donc décidé d'intenter au nom de son fils une poursuite de 5000 $ contre le parc d'attra­ctions à la cour des petites cré­ances.

Code vestimentaire trop strict

Après avoir entendu la cause, la juge Michèle Pauzé a estimé que les agents de sécurité avaient outrepassé les droits et les pouvoirs qui leur sont conférés et a invité La Ronde à assouplir ses règles. «Il s'agit d'un endroit récréatif et l'on doit alors faire preuve de plus de souplesse à l'égard des gens qui fré­quentent les lieux. En ce faisant, [La Ronde] doit voir à assouplir dans son application ses codes ves­timentaires et autres, de manière à respecter les goûts les plus diversifiés et les expressions multiples», déclare-t-elle dans sa décision.

La magistrate a souligné que les seules exceptions à la liberté d'expression garantie par la Charte des droits et libertés étaient en principe liées à des atteintes à l'intégrité ou à la liberté d'une autre personne par des moyens violents. «La Charte n'est pas une police de "bon ou de mauvais goût". Même si, pour certains, le logo présente un signe vulgaire ou impoli, voire de mauvais goût, il ne s'agit pas là de l'expression d'un geste violent appelant au désordre public», poursuit-elle.

La juge a aussi critiqué l'intervention des agents envers l'adolescent et sa détention pendant plus d'une heure au bureau de sécurité. «Les agents de La Ronde ne sont pas des "agents de la paix'', ils sont des agents ou agentes de sécurité. Or, en vertu de l'article 495 du Code criminel, seuls des "agents de la paix" peuvent arrêter et détenir une personne s'ils ont des motifs raisonnables de croire que cette personne a commis ou est sur le point de commettre un acte criminel. [...] Il y a donc eu détention illégale, atteinte à l'intégrité physique et à la liberté.»

Le tribunal a évalué les dommages moraux subis par le jeune homme à 2000 $, compte tenu du fait qu'il a été privé de sa liberté et de sa liberté d'expression en plus d'avoir été privé d'entrée à La Ronde pendant un été complet. Le parc d'attractions, propriété de la société texane Six Flags, a cependant été dispensé de verser des dommages punitifs, la juge estimant que la preuve n'avait pas démontré d'intention malveillante ou malicieuse de la part des agentes de sécurité.

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Publié le 28 août 2010 à 05h00 | Mis à jour le 28 août 2010 à 05h00

Pas de code vestimentaire au Village Vacances, ni à Expo Québec
Ian Bussières
Le Soleil
(Québec) Contrairement à La Ronde, ni Expo Québec ni le Village Vacan­ces Valcartier n'ont un code vestimentaire strict comme celui du parc d'attractions montréalais qui a fait la manchette au cours des dernières semaines pour avoir refusé l'accès à des clients qui portaient des t-shirts controversés.

«Vous savez, ici ce n'est pas bien compliqué : tout le monde est en maillot de bain et on n'a jamais eu de problème», explique Ginette Robert, vice-présidente aux ven­tes et au marketing du Village Vacances Valcartier. «C'est sûr qu'on n'accepterait pas des gens qui portent une tenue indécente, comme par exemple un maillot string, mais ça n'arrive jamais. Notre clientèle est très familiale ici», poursuit-elle, ajoutant qu'un t-shirt orné d'une feuille de marijuana ou d'un doigt d'honneur n'entraînerait pas une expulsion du parc aquatique.

«Nous sommes quand même à Qué­bec, et on ne cherche pas les problèmes où il n'y en a pas. Nous nous contentons de fouiller les gens afin de nous assurer qu'ils n'entrent pas d'alcool ni de contenant de verre sur le site», a résumé Mme Robert.

Même son de cloche du côté d'Expo Québec, où aucun code vestimentaire n'est mentionné sur le site Web de l'événement annuel. Geneviève White, attachée de pres­se de Mercure Communication, qui s'occupe des relations publiques d'Expo Québec, a d'ailleurs con­firmé qu'il n'existait aucune directive particulière quant à la tenue vestimentaire des visiteurs.

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