Aucun journaliste français ne pourra réellement faire le travail d'un journaliste.

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De Waphy
Intermittent du travail | 14H08 | 27/07/2010

Le problème, en ce qui concerne la France, c'est qu'aucun journaliste français ne pourra réellement faire le travail d'un journaliste (donner les faits, en bien comme en mal, puis expliquer les conséquences bonnes et mauvaises d'une légalisation d'une ou plusieurs drogues) à cause de la loi qui interdit de parler autrement qu'en terme péjoratif de la drogue :

L’usage de produits stupéfiants est interdit par l’article l 3421-1 du Code de la santé publique qui prévoit des peines maximales d’un an d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende. Depuis la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance, qui a modifié certains articles du Code de la santé publique, les personnes ayant commis ce délit encourent également une peine complémentaire: elles doivent effectuer un stage de sensibilisation aux dangers de l'usage des produits stupéfiants.

La provocation à l’usage ou au trafic de stupéfiants, par la publicité ou l’incitation ou la présentation sous un jour favorable des produits classés stupéfiants, (quel que soit le support choisi : vêtements, bijoux, livres, etc.) est punie de cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende, même si l’incitation est restée sans effet (article L3421-4 du Code de la santé publique). Les peines sont aggravées lorsque les mineurs sont visés (sept ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende). La provocation de mineurs de moins de 15 ans au trafic de stupéfiants est sanctionnée par une peine de dix ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende.

http://www.rue89.com/2010/07/27/au-maroc-la-resistance-des-cultivateurs-...

Au Maroc, la résistance des cultivateurs de cannabis
Par Aida Alami | Journaliste | 27/07/2010 | 12H30

(De Bab Berred, Maroc) Le village de Bab Berred, niché au cœur des montagnes du Rif dans le Nord du Maroc, a retrouvé le calme. Le 11 avril dernier, une tentative de perquisition dans le domicile d'un cultivateur de cannabis a conduit des milliers de personnes dans les rues.

La veille de la manifestation, dès l'aube, des camions de police et de l'armée avaient encerclé la maison d'un agriculteur, tentant de perquisitionner son domicile en invoquant la présence d'armes illégales. Mais la maîtresse de maison leur avait barré la route et des dizaines de voisins s'étaient joints à elle en signe de solidarité.

« Ils nous ont accusés d'avoir des armes. Je leur ai dit que l'on n'en avait pas, » explique Abdelouaret El Bhoidi, un cultivateur de kif :

« Un policier est venu vérifier dans la maison de mon beau-père. Ici, tout le monde se connaît. Ils savent bien qu'il n'y a pas d'armes et que nous sommes contre. »

Environ 10 000 personnes sont descendues dans la rue pour dénoncer la corruption des autorités dont les cultivateurs se disent victimes. L'armée et la police présentes à Bab Berred durant la manifestation n'ont rien pu faire et ont préféré battre prudemment en retraite.

La culture du haschisch, illégale mais tolérée

Dans cette région qui s'étend sur 30 000 km2, des milliers de familles vivent de la culture du cannabis ou, comme on l'appelle communément au Maroc, du « kif », depuis plusieurs décennies.

Selon les agriculteurs, les conditions climatiques précaires rendent impossible toute autre culture. La production de haschisch est clairement interdite par la loi, mais elle est néanmoins tolérée par les autorités qui, selon les fermiers, y trouvent aussi leur compte.

Malgré des pressions européennes sur le gouvernement marocain pour éradiquer cette culture, et plusieurs projets visant à réduire la production de cannabis, la quasi-totalité des cultivateurs continuent à cultiver la plante au grand jour.

Abdellah Eljout, un élu local et militant associatif, souligne :

« Il n'y a pas d'alternatives dans la région. On est à la cinquième génération de culture de cannabis. Cette région a besoin d'aide. Les gens ne disent pas qu'ils veulent cultiver du cannabis, ils disent qu'ils veulent vivre. Et ils sont prêts à ne plus en cultiver à condition de trouver un moyen de subsistance qui soit digne. »

Selon Abdellah Eljout, la solution commence d'abord par une volonté politique d'appliquer la loi et de stopper une culture qui dure depuis plus de cent ans en donnant les moyens aux paysans de travailler la terre autrement.

Une culture qui profite à une minorité

Très peu d'habitants de la région profitent vraiment de cette culture. Certaines maisons cossues appartiennent à la poignée de cultivateurs et d'intermédiaires qui se sont enrichis de cette production. Le reste des habitants gagnent péniblement leur vie.

Abdelouaret El Bohidi ne produit que dix kilos de cannabis par an, qu'il vend à 250 euros le kilo. Entre rackets et intempéries, ses revenus sont très faibles et il gagne à peine de quoi faire vivre sa famille :

« C'est tout ce que je possède. Avec [ces sacs de kif], j'achète des graines, du blé, de l'huile, du savon, les cahiers d'école, je paie l'électricité, j'achète à manger. Je soigne mes enfants. Si le roi nous dit d'arrêter, on le fera sur place. Je mangerais de la terre plutôt que de défier l'ordre de mon roi. »

Un autre agriculteur qui préfère garder l'anonymat raconte les descentes régulières des autorités qui négocient la liberté des cultivateurs : ils utiliseraient des avis de recherche comme moyen de pression afin d'obliger les agriculteurs à payer en échange de leur liberté. Il explique :

« Si tu ne leur donnes rien, tu vas en prison, ils n'ont rien à perdre. Ils te jettent en prison pour te donner en exemple aux autres. »

Les agriculteurs exigent de l'Etat une position claire sur le problème dans la région. Un autre cultivateur, Mohamed Amaghir, déclare :

« S'ils veulent nous interdire de cultiver, qu'ils nous le disent à la télévision ou que nos élus ou les autorités nous le disent. Nous, on ne demande qu'un morceau de pain et rien d'autre. »

Photo : un plant de cannabis près de Chefchaouen, dans la région du Rif, au Maroc, en août 2008 (Rafael Marchante/Reuters)

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