Le centre Jacques Chirac de Thiaroye : Après quinze années...33 personnes, se sont libérées de l’emprise de la drogue...
«Mais au bout de ces 15 ans d’intervention, le centre a fait des résultats déterminants, selon son coordonnateur. ‘Nous estimons que même s’il est difficile d’évaluer objectivement l’impact du travail d’information et de sensibilisation au niveau des communautés en termes de changement de comportement, après quinze années, nous pouvons noter avec satisfaction le nombre relativement important de 33 personnes, des jeunes en particulier, qui, grâce à l’action de prise en charge et d’accompagnement du centre, se sont libérées de l’emprise de la drogue et sont parvenues à une réinsertion sociale adéquate’, informe Abdoulaye Diouf, expert du centre.»
http://www.walf.sn/societe/suite.php?rub=4&id_art=62327
Le centre Jacques Chirac bat de l'aile : L'Etat bloque les fonds depuis onze ans pour ne libérer que 8 millions
Le centre Jacques Chirac de Thiaroye, une des structures de référence en Afrique en matière de lutte contre la drogue, est au bord du gouffre. Le personnel bénévole a pourtant réussi la prouesse de prendre en charge plusieurs cas, avec de maigres moyens. L’Etat qui est pourtant son partenaire numéro un, a sevré la structure des années durant, plongeant le centre dans une situation difficile.
Depuis quinze ans que le centre Jacques Chirac de Thiaroye existe, l’Etat du Sénégal n’a pas respecté ses engagements. Les fonds alloués au centre pour son fonctionnement ont été bloqués depuis onze ans. C’est seulement cette année que l’Etat du Sénégal a finalement libéré 8 millions. La structure composée à majorité de bénévoles a fonctionné sans appui de l’Etat, durant tout ce temps. Même dans la commune où est logé le centre, il n’y a point d’appui. Les différents agents qui y travaillent ; se débrouillent pour exécuter les activités. ‘Au regard des résultats obtenus, le centre Jacques Chirac mérite d’être soutenu davantage par les autorités et les partenaires financiers au niveau national et international, compte tenu du fait que le centre est actuellement confronté à des difficultés qui ne favorisent pas l’accomplissement de sa mission’, déplore Cheikh Diop, coordonnateur du centre.
Les difficultés sont de divers ordres. D’abord, pour la gestion du personnel. En effet, depuis son inauguration, le centre est constitué de personnels bénévoles qui font la fierté de toute la sous-région. Ainsi, ‘le centre ne fonctionne pas sous un régime salarial’, confirme son coordonnateur. Il s’y ajoute que beaucoup de programmes établis ne sont pas exécutés, surtout à l’intérieur du pays ‘parce que nous ne pouvons pas avoir les moyens de les financer. Le centre, conformément à sa vocation internationale, est incapable de se déployer dans d’autres localités’, se désole Cheikh Diop.
Bien avant la mise en place du centre Jacques Chirac de Thiaroye, la lutte contre la drogue se faisait de manière épisodique. Mais au bout de ces 15 ans d’intervention, le centre a fait des résultats déterminants, selon son coordonnateur. ‘Nous estimons que même s’il est difficile d’évaluer objectivement l’impact du travail d’information et de sensibilisation au niveau des communautés en termes de changement de comportement, après quinze années, nous pouvons noter avec satisfaction le nombre relativement important de 33 personnes, des jeunes en particulier, qui, grâce à l’action de prise en charge et d’accompagnement du centre, se sont libérées de l’emprise de la drogue et sont parvenues à une réinsertion sociale adéquate’, informe Abdoulaye Diouf, expert du centre. En outre, selon lui, ‘seize jeunes sportifs, composés de douze basketteurs et quatre boxeurs formés par le centre, évoluent aujourd’hui dans des clubs professionnels en Europe et en Amérique. Et nous nous réjouissons du fait que des jeunes formés par le centre se sont distingués dans les équipes nationales de basket, de boxe et de karaté et dont la meilleure illustration est le jeune Mbacké Sarr, champion d’Afrique et actuel vice-champion olympique de boxe’, énumère Abdoulaye Diouf.
Le centre Jacques Chirac de Thiaroye a également organisé, au niveau de chaque région du pays, deux ateliers de formation de relais drogue et sida, soit 840 relais au plan national. Des formations ont été également organisées au niveau des établissements scolaires publics et privés et ainsi que dans certaines prisons du pays.
Au-delà des actions orientées dans la prévention de l’abus des drogues, le centre a intégré d’autres programmes liés à la problématique de la drogue. Il s’agit notamment du Programme national de lutte contre le sida dans lequel, le centre a eu à expérimenter la prise en compte de la relation drogue et Vih, en intervenant particulièrement auprès des usagers de drogues et les détenus, et le programme de Plan international de prise en charge de la problématique de la protection des enfants en situation de vulnérabilité.
Initialement prévu pour la sensibilisation, le centre Jacques Chirac s’est, petit à petit, tourné vers la prise en charge des drogués. Ainsi pour satisfaire la demande et réorienter le travail au niveau du Sénégal, une structure spécialisée dans le traitement et la réinsertion sociale des usagers abusifs de drogue verra bientôt le jour. Et le site devant abriter cette structure est situé dans la localité de Keur Massar.
Najib SAGNA
Ajouter un commentaire