Du pot aux malades : Les médecins et les fondatrices du Club Compassion ne seront pas accusés

Le Devoir, samedi 19 février 2000, p. A6
Myles, Brian

Aucune accusation ne sera portée contre les fondatrices du Club Compassion et les 27 médecins qui avaient aidé des Montréalais à se procurer de la marijuana à des fins médicinales. Les procureurs chargés du dossier ont tout simplement rejeté cette option.

Le Service de police de la Communauté urbaine (SPCUM) a effectué une descente au Club Compassion la semaine dernière, arrêtant deux bénévoles qui se trouvaient au local de la rue Rachel. Alexandre Néron et Marc Saint-Maurice, deux leaders du Bloc Pot, subiront leur procès pour possession et trafic de stupéfiants. Ces deux militants en faveur de la décriminalisation de la marijuana avaient été pris en possession de 66 grammes de cannabis, ce qui représente 150 à 300 joints.

Les policiers avaient saisi par la même occasion tous les documents se trouvant au Club Compassion, dont la liste des 33 patients s'approvisionnant rue Rachel et les noms des 27 médecins qui leur avaient procuré une autorisation. Patients et professionnels de la santé sont épargnés par la justice. Les deux fondatrices du Club Compassion, Louise-Caroline Bergeron et Caroline Doyer (et non pas Doyon, comme l'a écrit à tort Le Devoir la semaine dernière), s'en tirent également indemnes. Elles avaient pourtant affiché publiquement leur délinquance, expliquant lors d'une conférence de presse, en octobre, qu'elles étaient prêtes à défier la loi et à aider les malades à se procurer de la mari dans le seul et unique but d'alléger leurs souffrances. Le Club Compassion demeure fermé depuis l'intervention policière.