Cannabis et commotion

Cannabis et commotion

Philippe Léger
Jeudi, 18 octobre 2018 05:20 MISE à JOUR Jeudi, 18 octobre 2018 05:20

Coup d'oeil sur cet article

Bon lendemain de légalisation du cannabis ! Surprise, l’apocalypse annoncée n’a pas eu lieu. Pas d’humains transformés en zombie, pas de tam-tams dans les rues, pas de gens en psychose à l’horizon, personne à l’hôpital avec une commotion cérébrale... Bref, nous n’avons pas encore vécu de psychodrames collectifs que tant nous prédisaient.

Je dois vous dire d’entrée de jeu que je suis en faveur de la légalisation du cannabis. Pas pour moi personnellement, car ce n’est pas trop mon truc la boucane. J’en ai déjà fumé comme à peu près tout le monde, mais j’ai assez de mes deux mains pour calculer le nombre de fois.

L’état de la situation

Il n’en demeure pas moins qu’il est difficile de comprendre les détracteurs de la légalisation. C’est assez clair que la situation est hors contrôle depuis les années 60, moment où la consommation a explosé, et qu’il fallait tôt ou tard changer de cap.

C’est 62% des jeunes âgés entre 18 à 34 ans qui avouent avoir déjà fumé du pot, selon un sondage Léger.

Ça en dit long sur la disponibilité du cannabis jusqu’à maintenant qui est pourtant une substance illégale. Quand on est étudiant, au secondaire, au cégep ou à l’université l’accès à ce produit est d’une facilité déconcertante.

Pour les parents qui se le demandent, il est plus facile pour les ados de se procurer du pot que de l'alcool.

La mauvaise approche

L’histoire nous indique que la ligne dure et la répression n’ont jamais fonctionné lorsqu’il est en question de prévenir ou d’empêcher des comportements sociaux. Pensons seulement à la prohibition d’alcool dans les années 30.

On n’éduque pas des citoyens par l’oppression et la contrainte trop directe, surtout pour ce qui est de la consommation de drogues douces. On ne fait que la rendre clandestine, et donc plus attrayante, comme elle l’a été jusqu’à maintenant.

21 ans : la bonne conscience caquiste

L’approche de la CAQ de hausser l’âge légal à 21 ans pour acheter du cannabis entre justement dans cette dynamique punitive. Leur justification est la suivante : le cerveau se développe jusqu’à l’âge de 25 ans.

Le nouveau gouvernement ne rendra service à personne en haussant l’âge minimum, retombant ainsi dans la logique de la prohibition en se donnant bonne conscience.

Les coups à la tête

J’ai été un joueur de hockey pendant de nombreuses années durant mon adolescence et mon début de vie adulte. Je fais partie de ceux qui ont reçu des centaines de mises en échec entre 14 et 21 ans. Cette fois-ci, mes deux mains ne sont pas suffisantes pour compter le nombre de fois où j’ai reçu une mise en échec et que j’ai senti que ma tête n’avait pas tripé.

Je suis persuadé que toutes ces fois où je suis revenu la tête basse au banc après une solide mise en échec étaient mille fois plus dangereuses pour mon cerveau que les joints tirés au même âge.

Pourtant, on accepte que les mises en échec puissent faire partie de la réalité de nos jeunes.

Plutôt que de contraindre, on se dit qu’il faudrait éduquer et sensibiliser pour détecter les signes d’une commotion cérébrale. Cette approche fait déjà une différence dans la vie de nos jeunes sportifs.

Cela devrait la même chose pour la légalisation du cannabis : éduquer et sensibiliser aux conséquences de la consommation de drogues, au lieu d’oppresser et punir.

C’est à ce moment que nous reprendrons peut-être le contrôle de la situation.

Commentaires

Nous ne criminalisons pas les fumeurs ni les robineux...

Nous ne criminalisons pas les fumeurs ni les robineux qui ne sont pas violents et ne conduisent pas sous influence !

La preuve que la prohibition, la criminalisation, la stigmatisation, les mensonges ne fonctionne pas (toujours...) !

Quels sont les bienfaits de la prohibition de produits intoxicants illicites pour les personnes toxicomanes ?

Les médecins qui prescrivent la morphine comme de l'eau et des médocs à accoutumance à pocheté sont en partie responsable de la crise des opioïdes et pushers d'antidépresseurs !
Mais ils ont peur du cannabis qui n'a aucune dose mortel versus les opioïdes.

Est-ce qu'ils attendent que les patients aient 21 ans, le cerveau "achevé", pour leur prescrire ces produits a effets secondaires indésirables parfois pire que la maladie ?

Pages

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.