Afrique du Sud - Le cannabis doit être à l’ordre du jour
cruciales pour les petites entreprises agricoles rurales, majoritairement détenues par des Noirs.
Le cannabis doit être à l’ordre du jour
Par Siseko Maposa
Stratège en affaires générales | Commentateur en économie politique
La légalisation et la commercialisation du marché sont particulièrement cruciales pour les petites entreprises agricoles rurales, majoritairement détenues par des Noirs.
Cannabis
Photo : iStock
Sous le gouvernement de l’ANC, la politique sud-africaine en matière de cannabis a progressivement progressé vers la légalisation, avec un cadre réglementaire en place pour le cannabis médical et un cadre naissant pour le chanvre et le cannabis industriel.
Peu de temps avant que les Sud-Africains ne se rendent aux urnes, le président Cyril Ramaphosa a signé le projet de loi sur le cannabis à des fins privées , légalisant ainsi la consommation de cannabis par les particuliers dans les espaces privés.
Bien que cette évolution législative ait représenté une avancée significative, elle n’a pas permis la vente commerciale de cannabis, laissant ainsi incertaines les perspectives de commercialisation du cannabis destiné aux adultes en Afrique du Sud.
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L’industrie attend avec impatience un leadership audacieux pour conduire la légalisation et la commercialisation du marché du cannabis destiné aux adultes, ouvrant ainsi des opportunités économiques vitales et exploitant le potentiel de croissance durable et de création d’emplois.
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La légalisation et la commercialisation du marché sont particulièrement cruciales pour les petites entreprises agricoles rurales, majoritairement détenues par des Noirs, qui restent à la périphérie du marché.
Ces agriculteurs sont confrontés à d’importantes barrières à l’entrée sur les marchés du chanvre et du cannabis médical en raison d’un accès limité aux capitaux d’investissement, qui favorise souvent les opérations urbaines à grande échelle. En conséquence, nombre d’entre eux sont contraints de se lancer dans des activités illicites.
Depuis des siècles, ces agriculteurs cultivent du cannabis, mais ils restent vulnérables à la criminalisation.
Il est donc essentiel que le gouvernement s’engage à briser ce cycle en donnant la priorité au développement d’un cadre réglementaire scientifique et fondé sur des preuves qui soutienne la légalisation et la commercialisation de la consommation par les adultes et qui soit fondé sur l’inclusivité.
Cela créera une industrie plus équitable, qui s’attaquera aux injustices historiques, favorisera l’autonomisation économique et stimulera une croissance durable.
La visibilité du cannabis dans l’agenda du gouvernement d’unité nationale (GNU) reste incertaine, notamment parce que de nombreux partis politiques ont relégué les politiques sur le cannabis à la périphérie lors de leurs campagnes électorales.
Seuls quelques partis ont jugé bon d’inclure le cannabis dans leurs manifestes de 2024 – une omission flagrante.
Un examen nuancé des orientations politiques des trois principaux partis constituants du GNU est impératif car, pour le moment, leurs positions arbitreront en fin de compte la trajectoire et le rythme de la réforme de la politique du cannabis en Afrique du Sud.
L’ANC a omis toute mention du cannabis dans son manifeste électoral de 2024. Il est donc difficile de discerner sa volonté de faire avancer la commercialisation. Malgré l’ouverture présumée de Ramaphosa à cette idée, l’ANC n’a pas réussi à démontrer la volonté politique requise pour accélérer la réforme du cannabis.
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La signature du projet de loi sur le cannabis à des fins privées juste avant les élections peut être attribuée, en partie, à l'arrêt Prince de la Cour constitutionnelle, qui a effectivement obligé le Parlement à adopter une loi confirmant les droits constitutionnels des individus à consommer du cannabis en privé.
Malheureusement, l’ANC semble être en conflit interne concernant la commercialisation du cannabis.
Le manifeste de l'Alliance démocratique (DA) pour 2024 ne mentionne pas la réforme du cannabis. Pourtant, historiquement, la DA a toujours manifesté son opposition à la légalisation du cannabis en Afrique du Sud.
En 2004, le porte-parole du DA pour la santé, Robert Carlisle, a proposé la création d'une commission d'enquête sur la distribution et l'utilisation du cannabis, mettant ainsi un terme à toute idée selon laquelle le parti soutiendrait la légalisation.
De plus, en 2014, la DA s’est opposée au projet de loi sur l’innovation médicale, qui visait à légaliser la distribution de cannabis aux patients atteints de cancer par les professionnels de la santé.
L'antipathie historique du parti envers la réforme du cannabis suggère qu'il sera réticent à la défendre. L'Inkatha Freedom Party (IFP) a exprimé son soutien à l'expansion des industries du cannabis industriel et du chanvre dans son manifeste.
Le parti reconnaît le potentiel de ces industries pour servir de catalyseur à la croissance économique locale et à la création d’emplois, contribuant ainsi au développement économique du pays.
Bien que le manifeste de l'IFP ne mentionne pas explicitement le cannabis récréatif, cette approbation du cannabis industriel et du chanvre représente une étape importante dans la recherche d'un cadre commercial et signale une reconnaissance croissante des avantages économiques associés au cannabis.
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L’apparente apathie des trois principaux partis du GNU sur la réforme de la politique du cannabis pourrait probablement conduire à un manque de hâte dans la commercialisation du secteur, gaspillant potentiellement une opportunité lucrative d’expansion économique et de génération de revenus.
En dehors du GNU, des partis comme les Combattants pour la liberté économique (EFF) sont susceptibles de faire pression sur le GNU en matière de réforme du cannabis.
L'EFF a présenté des observations sur le projet de loi sur les objectifs privés, qui mettait l'accent sur l'inclusivité dans l'industrie.
Leur manifeste s'engage à exploiter le potentiel économique du cannabis, à soutenir les agriculteurs noirs et de couleur, à promouvoir la concurrence dans le secteur de l'approvisionnement en semences et à faire progresser la recherche.
• Maposa est le directeur de Surgetower Associates, un cabinet de conseil en gestion. Il écrit à titre personnel.
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Le problème pour les petits producteurs artisanaux qui ont sauvé des "landrace"
c'est que sans la légalisation du récréatif ils ne pourront pas respecter le bas taux en THC
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