Californie : le début et la fin de la prohibition
Le journal La Presse nous a fait grâce aujourd'hui d'un mini-dossier sur le référendum qui aura lieu le 2 novembre prochain en Californie, au sujet de la légalisation du cannabis. Une victoire signifierait que cet État de 36 millions d'habitants – qui connaît présentement de graves difficultés financières – aurait le pouvoir de taxer cette substance. De quoi couper l'herbe sous le pied aux groupes criminels mexicains qui récoltent encore la plus grosse part des profits (40 milliards $ par an environ selon la firme Kroll Associates), et se livrent une guerre sans merci (10 000 morts depuis 2007).
Il convient de rappeler que le cannabis médical est déjà largement disponible en Californie. L'administration Obama a décrété l'an dernier que la police n'interviendrait plus en cas de consommation à des fins médicales. Reste maintenant à tolérer officiellement ce que des millions de gens font tous les jours, soit fumer un p'tit joint pour se détendre, sans être nécessairement malades.
Au Bloc Pot, nous avons toujours avancé les mêmes arguments que les militants californiens, et réaffirmons que le Québec endetté aurait tout intérêt à taxer cette substance afin de renflouer ses coffres et améliorer les systèmes d'éducation et de santé publics.
Malheureusement, le journal La Presse a toujours ignoré le Bloc Pot et continué à publier des articles sensasionnalistes et mensongers, dont le but était d'exagérer certains problèmes mentaux causés par l'abus de cannabis, sans jamais s'interroger sur les problèmes causés par son interdiction.
Et maintenant, puisque le changement vient des États-Unis, La Presse commence enfin à écrire des articles sérieux.
Pour revenir à l'État de Californie, il est logique que l'endroit où la prohibition est née soit l'endroit ou celle-ci prend fin.
Avant d'écrire son bouquin The Black Candle (1923), qui a en quelque sorte lancé le mouvement prohibitionniste au Canada, la juge Emily Murphy s'était directement inspirée de l'opinion du chef de police de Los Angeles, selon qui le cannabis transformait ses utilisateurs en maniaques sanguinaires.
La prohibition de la marijuana n'était rien d'autre qu'un statagème des puritains anglo-saxons pour mieux exercer leur discrimination contre les autochtones et les hispanophones, principaux amateurs d'herbe à cette époque.
On pourrait rire de ces préjugés s'ils n'avaient pas donné naissance à un immense complexe policier, juridique et carcéral, et ne s'était pas traduit par 100 ans de répression parfois violente.
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