Bâtir un rapport de force face à la police – 1. Identification

L'identité de chacun lui appartient. Une personne n'a l'obligation de révéler son identité à un policier que dans les cas d'exception suivants :

  • Elle est en état d'arrestation.
  • Elle est au volant d'un véhicule motorisé : le conducteur doit montrer son permis et le certificat d'immatriculation du véhicule (attention : les passagers ne sont pas obligés de s'identifier)
  • Elle est mineure et se trouve dans un débit de boisson ou dans un cinéma (elle est obligée de s'identifier pour prouver qu'elle a au moins 18 ans).
  • Elle circule dans un lieu public (parc, rue...) la nuit (le refus de s'identifier peut entraîner des accusations de vagabondage selon certains règlements municipaux).

À part ces cas d'exception, absolument rien n'oblige une personne à adresser la parole à la police. Si un policier procède à une interpellation on peut faire la sourde oreille et continuer paisiblement son chemin. Si celui-ci insiste et demande à une personne de s'identifier ou de le suivre, il faut poser la question « Est-ce que je suis en état d'arrestation? » Si ce n'est pas le cas, on lui dit poliment mais fermement qu'on ne désire ni s'identifier, ni le suivre.

Par contre, la police est obligée de s'identifier

Selon son propre code de déontologie, un flic est, lui, obligé de s'identifier et/ou de porter son badge avec son nom et son matricule. On ne doit pas hésiter à lui demander son identification, même si on n'obtient pas la réponse qu'on attend. Faire valoir ses droits peut provoquer deux sortes de réactions de la part de la police: L'étonnement; la police n'est pas habituée à s'adresser à des personnes au courant de leurs droits, il est donc possible qu'elle décide de nous laisser aller sans autres questions. La frustration; la police peut se sentir provoquée et en profiter pour nous mettre, en effet, en état d'arrestation (voir p. 4).

Pièces d'identité

Les lois canadiennes n'exigent pas que les citoyens portent sur eux des pièces d'identité, mais en avoir pourrait éviter un tour au poste de police en cas d'infraction mineure.

On ne parle à la police que si on y est obligé

Toute information fournie à la police peut être utilisée contre nous et/ou nos amis. Si un policier tente d'engager la conversation, on peut se détourner, changer de place, faire comme s'il n'existait pas. Mais surtout on ne tombe pas dans leur piège. Depuis l'implantation de la police de quartier, ce genre de tentative se fait régulièrement et même si le policier en question fait un grand sourire et a un air sympathique, il reste un policier et son sourire peut très vite se changer en harcèlement, intimidation, chantage etc.