Fentanyl : l'ex-PDG de la compagnie Insys plaidera coupable de complot et de fraude

Fentanyl : l'ex-PDG de la compagnie Insys plaidera coupable de complot et de fraude
Publié aujourd'hui à 1 h 48

L'ancien directeur général de la société pharmaceutique américaine Insys Therapeutics Inc plaidera coupable d'avoir soudoyé des médecins afin qu'ils prescrivent à leurs patients un puissant opioïde contenant du fentanyl pour mousser ses ventes, ont indiqué mercredi des procureurs d'un tribunal de Boston.

Michael Babich, qui a démissionné de son poste de PDG en 2015, a accepté de plaider coupable à des chefs de complot et de fraude, ont fait savoir les procureurs fédéraux de Boston au fait du dossier. Il devait subir un procès dès le mois prochain.

Cinq anciens cadres et gestionnaires de la compagnie – dont John Kapoor, fondateur et ancien président d’Insys – font aussi face à des chefs d’accusation, mais ont plaidé non coupables. Leur cause sera entendue devant un tribunal à la fin du mois de janvier.

Les détails de l’arrangement qu’a conclu Michael Babich n’ont pas été divulgués. La question reste à savoir s’il a accepté de coopérer avec les procureurs ou s’il viendra témoigner, en échange, lors du procès des anciens dirigeants.

Les procureurs ont demandé à ce que l’audience de M. Babich se déroule le 9 janvier. Interrogé à ce sujet, l’un des avocats de l’accusé a refusé de commenter.

Le médicament au cœur du litige est le Subsys, un vaporisateur analgésique qu’on applique sous la langue pour apaiser les douleurs des patients souffrant d’un cancer. Le Subsys est essentiellement composé de fentanyl, un puissant opioïde 100 fois plus fort que la morphine.

Les États-Unis sont plongés dans une crise des opioïdes. En 2017, l’U.S. Centers for Disease Control faisait état de 47 600 morts par overdose.

Selon les procureurs, Michael Babich, John Kapoor ainsi que les autres cadres accusés ont participé à un stratagème de 2012 à 2015, incitant les médecins à prescrire leur médicament. En échange de quoi, la compagnie s’engageait à assurer tous les frais pour que les médecins et leur équipe puissent participer à des programmes de conférences portant sur le médicament Subsys.

Les procureurs ont qualifié ces incitatifs de « mascarade », affirmant que la compagnie avait aussi utilisé un stratagème similaire avec des firmes d’assurances.

Michael Babich, qui a été accusé en 2016, est marié à une ancienne représentante aux ventes de la compagnie Insys, Natalie Babich. Cette dernière a plaidé coupable à des chefs de complot pour avoir versé des pots-de-vin en 2017 et est devenue un témoin-clé pour les procureurs fédéraux.

Ce mois-ci, Natalie Babich a notamment témoigné au procès de Christopher Clough, un ancien médecin auxiliaire du New Hampshire accusé d’avoir accepté des pots-de-vin de la société Insys. Un jury de la ville de Concord l’a reconnu coupable le 18 décembre dernier.

En août, Insys a affirmé avoir versé 150 millions de dollars au département américain de la Justice dans le cadre d’une enquête la visant.

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