Cannabis: Dossier consacré aux effets du cannabis sur le cerveau. Infos et désintox.

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http://www.focusur.fr/20140505/cannabis-cerveau-partie-i-mythes-realites...

Première partie de notre dossier consacré aux effets du cannabis sur le cerveau. Infos et désintox.

Introduction

En raison de sa popularité croissante, jamais une substance psychotrope n’aura donné lieu à un tel débat. Les discussions sont malheureusement gangrenées par la puissance des partis pris, qui mènent à une subjectivité et une désinformation aveuglantes. J’ai été extrêmement surpris de constater que de nombreuses conclusions d’études sont inconnues du grand public, condamnées à l’oubli par des pouvoirs publics apeurés. Quant à la la sphère médiatique, elle se perd à publier des articles tendancieux, se contentant d’alimenter l’idéologie dominante.

Chez focuSur et au nom du droit à une information de qualité, nous avons donc voulu mener l’enquête. Cet article a été réalisé grâce à l’examen consciencieux de nombreux rapports gouvernementaux, commandés à des laboratoires renommés du monde entier.

Un flou scientifique encore important

Les récentes avancées de la biologie et de l’imagerie médicale nous permettent aujourd’hui d’avoir une approche plus pragmatique des effets du cannabis sur le cerveau. Mais la marge de progrès reste considérable, spécialement concernant les travaux sur les modifications à long terme sur le cerveau. Les études rigoureuses dans ce domaine sont trop récentes, tandis que les travaux scientifiques sont encore insuffisants en quantité et en qualité. En outre, des appréciations différentes peuvent survenir lorsque des scientifiques publient une synthèse de leurs travaux, d’où la divergence des points de vue sur le sujet.

Il est malgré tout indispensable de faire le point sur les dernières conclusions de la communauté scientifique, tout en clarifiant les zones d’ombre qui existent toujours.

Des difficultés d’ordre méthodologique

Il est encore difficile de pouvoir s’avancer sur les effets irréversibles du cannabis sur le cerveau, faute de légitimité scientifique. Les études longitudinales – en plus d’être quantitativement faibles – ne peuvent servir de base fiable pour se risquer à des conclusions définitives.

Il est en effet inapproprié de généraliser sur une substance psychotrope du fait de “la complexité des comportements et la diversité des sensibilités de chaque individu à l’effet des produits psychoactifs”. Les résultats peuvent également être faussés par l’interaction causée par les facteurs environnementaux, surtout sur de longues périodes.

La suite de ce dossier à venir sur focuSur.

http://www.focusur.fr/20140512/enquete-cannabis-cerveau-effets-mythes-re...

Cannabis et cerveau (Partie II) : mythes et réalités

Publié le 12 mai 2014 à 9h58 par Sylvain Guillet dans Actualité, Etudes / Enquêtes, Société, Tendances

Mis à jour le 12 mai 2014 à 11h08

Deuxième et dernière partie de notre dossier consacrée aux effets du cannabis sur le cerveau. Infos et désintox.

Dans le cadre de ce dossier, que nous vous avons présenté sur focuSur, nous nous intéresserons exclusivement aux effets à long terme du cannabis sur le cerveau, qui suscitent beaucoup d’interrogations. Les effets à court terme bénéficient en revanche d’un relatif consensus scientifique, et leur durée dépasse rarement celle de « l’intoxication ».

Rappelons aussi que contrairement à d’autres drogues, le cannabis présente une activité psychotrope rarement identique. Elle va dépendre de la dose (taux de THC absorbé), l’état d’esprit du moment, l’expérience de l’utilisateur, sa personnalité ou encore le contexte de consommation. Tout ceci rend une analyse de cette substance extrêmement difficile et spéculative.

Classification selon sa dangerosité

Voir le tableau sur le site

Dépendance Physique:

OMS (1971) : minime

Rapport Pelletier (1978) : nulle

Rapport Roques (1998) : 0

Dépendance Psychique

OMS (1971) : moyenne à modérée

Rapport Pelletier (1978) : faible à moyenne

Rapport Roques (1998) : 0

Tolérance

OMS (1971) : possible à forte dose

Rapport Pelletier (1978) : nulle

Rapport Roques (1998) : NC

Toxicité Générale

OMS (1971) : NC

Rapport Pelletier (1978) : NC

Rapport Roques (1998) : très faible

Dangerosité Sociale

OMS (1971) : NC

Rapport Pelletier (1978) : NC

Rapport Roques (1998) : faible

et Le rapport Roques propose également une classification sous la forme suivante :

http://www.assemblee-nationale.fr/11/pdf/rap-oecst/i3641.pdf

Consommation chronique et modifications cérébrales : état des lieux

Les avancées des techniques modernes d’imagerie cérébrale ont facilitées l’observation des réactions du cerveau face à cette drogue. Aucune lésion cérébrale grave n’a été révélée chez les consommateurs de cannabis, même à forte dose (en moyenne 9 cigarettes de cannabis par jour).

Les données disponibles font cependant état d’une détérioration subtile des fonctions cognitives (mémoire, capacité d’attention et d’organisation, intégration des informations complexes). Toutefois, ces atteintes du fonctionnement cérébrale semblent peu susceptibles d’être suffisamment graves pour se manifester dans la vie quotidienne. Reste à savoir si la consommation cumulée peut aggraver ces défaillances.

Finalement, de nombreuses zones d’ombre demeurent. La science commence à peine à entrevoir les nombreux mécanismes de notre cerveau. Il y a donc lieu de mener d’autres travaux de recherche afin de mieux comprendre les modifications cérébrales imputées au cannabis.

Cannabis et troubles mentaux

Pour le moment, aucune étude n’est parvenue à déterminer si le cannabis révèle les troubles psychiques ou si ce dernier en est la cause : c’est le dilemme de l’œuf et de la poule.

L’hypothèse la plus probable à ce jour est que la consommation de cannabis à forte dose pourrait faire basculer des sujets vulnérables vers la schizophrénie. Ajoutons que les personnes susceptibles de développer une maladie de ce type ont tendance à consommer des drogues à forte dose. Ce qui conforte les scientifiques dans l’idée que les troubles mentaux sont préexistants à la consommation de cannabis, qui ferait alors office « d’automédication ».

Attention toutefois : le principe actif du cannabis agit sur la mémoire immédiate et le traitement de l’information. Or, la schizophrénie est une maladie associée à une défaillance de ces deux fonctions. Pour étayer ces propos, des études à grande échelle ont pu démontrer que la consommation de cannabis augmentait les chances de développer des troubles mentaux chez des sujets non-vulnérables, particulièrement si la consommation débute à l’adolescence.

Malgré tout, il ne faut pas oublier que la schizophrénie ne touche qu’une personne sur 10 000 chaque année en France, ce qui rend sa survenue relativement rare. En cause : la schizophrénie est une maladie multifactorielle, c’est-à-dire que son apparition est liée à la combinaison de plusieurs facteurs rarement réunis.

Cannabis et quotient intellectuel

Avant toute chose, il est nécessaire de rappeler que l’interprétation des résultats qui vont suivre est à relativiser en fonction de la légitimité que l’on accorde aux tests de quotient intellectuel.

En étudiant la consommation de cannabis chez plus de 1000 individus sur une période de 20 ans, les chercheurs de l’Université de Duke ont pu démontrer une baisse du quotient intellectuel de l’ordre de 6 points chez les individus ayant régulièrement consommé du cannabis durant leur adolescence. Cela se répercute en outre par des troubles de l’attention et de la mémoire. Il semblerait donc que la consommation régulière de cannabis durant l’adolescence perturberait durablement le fonctionnement du cerveau, et donc les performances intellectuelles de l’individu.

Cependant, les résultats de l’étude sont à nuancer

Les médias se sont emparés de cette étude pour mener une fronde anti-cannabis, confortant ainsi les avis des parents soucieux de la santé de leurs enfants.

Choisissant des angles tendancieux, des journaux comme Le Monde, Le Figaro ou encore L’Express ont manqué à leur devoir de professionnalisme.

Peu de travail de nuance a été apporté à leurs articles, ce qui est très regrettable.

Ceci est un exemple inquiétant des possibilités de manipulation exercées par la sphère médiatique qui, telle un chien de garde, perpétue l’idéologie dominante. FocuSur vous dévoile les zones d’ombre de cette étude néo-zélandaise :

Une baisse de 6 points de QI ne représente pas une régression mentale importante. De même, affirmer que ces changements sont irréversibles n’est en soi qu’une spéculation, bien que le cerveau en développement d’un adolescent est reconnu être d’une grande fragilité. Mais il convient de ne pas oublier la grande plasticité de notre encéphale…

Enfin, il a été prouvé que la baisse des performances mentales ne peut être imputée à la “mort” de nos neurones, mais en réalité à une perturbation de la communication entre ces derniers.

Cannabis et syndrome amotivationnel

Le fameux syndrome « amotivationnel », si souvent associé à l’usage de cannabis, n’a jamais été confirmé. D’après l’OMS, « cette description de la modification de la personnalité, avec négligence de sa propre image et désintérêt général chez les consommateurs chroniques de cannabis est actuellement considérée comme dépassée et non typique du cannabis ».

Beaucoup ont tentés d’associer interruption prématurée de la scolarité au cannabis, mais certaines études montrent que ce sont plutôt les facteurs familiaux, la relation avec les parents pendant la scolarité, les valeurs sociales…etc… qui sont à l’origine de l’abandon de la formation scolaire. Les quelques études contrôlées, menées en laboratoire et sur le terrain, n’ont pas fourni de preuves convaincantes de l’existence de ce syndrome.

En conclusion

Même si le flou scientifique demeure élevé, le cannabis peut encore se targuer d’être une drogue douce. Bien moins nocif que l’alcool, ses effets restent anodins à condition de restreindre sa consommation.

Les efforts doivent néanmoins se concentrer sur les adolescents, pour qui la consommation de cannabis peut s’avérer problématique. Malheureusement, les politiques publiques ont choisi la voie de la prohibition, là où la prévention serait largement préférable.

Pour conclure ce dossier, je me contenterai de citer l’incontournable prophète des Rastafaris : « Pourquoi ces gens qui disent vouloir le bien de leur peuple, pourquoi ces gens qui nous gouvernent, veulent-ils nous en interdire l’usage ? Ils ne veulent pas qu’on fume parce que, d’après eux, ça nous rend rebelles. Contre quoi ? Contre des hommes qui veulent nous faire croire qu’il n’y a pas plus important dans la vie que les biens matériels » Ça vous dérange si je roule un petit bédo ?

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