Les politiques actuelles sur les drogues : tendances contradictoires

Texte de Line Beauchesne, Ph.D., professeure agrégée du Département de criminologie de l’Université d'Ottawa, publié dans la revue Options politiques Vol. 19(8) , 24-27 (1998).

Il y a quelques années, Me Serge Ménard, ministre de la Sécurité publique, et Me V.H. Cain, procureur-en-chef de la Colombie Britannique, ont ouvertement remis en question la pertinence de la répression en matière de drogues. Qu'est-ce qui a motivé ces acteurs politiques provinciaux à s'impliquer davantage dans le dossier de la toxicomanie pour demander une diminution des stratégies répressives, pendant qu'au fédéral se préparait un renforcement des pouvoirs de répression en matière de drogues? Également, au fédéral, le Comité permanent de la santé, dans le cadre de sa réflexion sur le nouveau plan quinquennal, examinait en 1998 la possibilité d'adopter une approche de réduction des méfaits en matière de drogues même si cette approche entre clairement en contradiction avec la nouvelle Loi réglementant certaines drogues et autres substances, entrée en vigueur en 1997 (14 mai). Ces tendances contradictoires entre les instances juridiques locales et nationales, de même qu'entre les instances juridiques et de santé nationales, caractérise actuellement les politiques sur les drogues tant au Canada que dans les autres pays occidentaux. C'est le fondement de cette situation qui fera l'objet de mon propos.