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La méphédrone placée sous surveillance officielle dans l'UE
PARIS - Le Conseil de l'Union européenne a officiellement demandé jeudi à l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies de placer sous surveillance la méphédrone, qui figure parmi les substances synthétiques défiant les politiques répressives des Etats, selon l'OEDT.

"L'Europe a répondu à la préoccupation croissante concernant l'usage de la drogue synthétique méphédrone en demandant formellement une enquête scientifique sur les risques sociaux et sanitaires" liés à cette substance, explique l'agence européenne dans un communiqué.

L'exercice d'évaluation des risques, qui donnera lieu à un rapport fin juillet, sera entrepris par le Comité scientifique de l'OEDT, avec la participation d'experts venant des États membres de l'UE, de la Commission européenne, d'Europol et de l'Agence européenne des médicaments (EMA).

Cette exercice s'inscrit dans la seconde phase de la procédure juridique européenne habituelle en trois étapes en matière de surveillance d'une substance psychoactive (échange d'informations/alerte rapide puis évaluation des risques et enfin prise de décision/contrôle).

Cette décision repose sur les conclusions d'un rapport conjoint d'Europol et de l'OEDT sur la 4-methylmethcathinone (méphédrone).

"La décision de placer sous contrôle une nouvelle substance ne doit pas être prise à la légère", souligne Wolfgang Götz, directeur de l'OEDT. "Notre procédure de prise de décisions doit être guidée par une évaluation rationnelle des connaissances scientifiques existantes".

Stimulant de la famille des cathinones (l'un des ingrédients psychoactifs présents dans le khat), la méphédrone, qui se répand essentiellement via internet, est considérée comme un substitut "récréatif" et souvent légal à des substances prohibées comme l'ecstasy, les amphétamines ou la cocaïne.

En Europe, cette substance également baptisée "Miaou-Miaou" ou "engrais végétal" est interdite au Danemark, en Suède, en Allemagne, en Norvège, en Croatie, en Estonie et en Roumanie mais se trouve en vente libre en gélules ou en poudre dans les autres pays.

Les experts soulignent que les chimistes peuvent facilement déjouer les interdictions en créant un produit similaire dont la formule n'est pas prohibée.

A ce jour, cette substance à l'odeur tenace, qui peut provoquer une "descente" très violente accompagnée de tachycardies et de crises d'anxiété voire d'angoisse, a provoqué un seul décès confirmé (par une autopsie) en 2008 en Suède et plusieurs autres décès suspects au Royaume-Uni, souligne l'OEDT.

(©AFP / 27 mai 2010 13h24)